• : HISTOIRE-GÉO en LIBERTÉ
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"N'oublie pas de rechercher aussi le bonheur que procure une compréhension nouvelle, apportant un lien supplémentaire entre le monde et toi. Ce devrait être l'oeuvre à laquelle tu apportes le plus grand soin, et dont tu puisses être le plus fier."

 

Albert Jacquard, A toi qui n'est pas encore né.

"On se fait généralement du progrès une idée fort élémentaire"

 

Régine Pernoud (1909-1998), historienne

"Moins d'histoire et de chronologie, ça ne va pas faire des jeunes gens modernes, ça va faire des jeunes gens amnésiques, consensuels et obéissants

Régis Debray

 

 

"Les véritables hommes de progrès ont pour point de départ un respect profond du passé"

Ernest Renan

 

 

22 juin 2015 1 22 /06 /juin /2015 14:53
Un discours clé de Kennedy

Mesdames et messieurs,

Le mot « secret » est en lui-même répugnant dans une société libre et ouverte. Et en tant que peuple par nature et historiquement, nous nous opposons aux sociétés secrètes, aux serments secrets, et aux procédures secrètes. Nous avons décidé, il y a longtemps, que les dangers de la dissimulation excessive et injustifiée à l'égard des faits pertinents sont plus grands que les périls qui sont cités pour la justifier. Même aujourd'hui il y a peu d'intérêt à s'opposer à la menace d'une société fermée en imitant ses restrictions arbitraires.

Même aujourd'hui il y a peu d'intérêt d'assurer la survie de notre nation si nos traditions ne survivent pas avec elle. Et il y a un très grave danger d'une annonce d'un niveau de sécurité plus élevé par ceux qui sont hâtifs d'élargir sa signification à l'extrême limite de la censure officielle et la dissimulation. Cela, je n'ai pas l'intention de le permettre dans la mesure où c'est sous mon contrôle. Et aucun membre de mon administration, que leur grade soit élevé ou pas, civil ou militaire, ne devrait interpréter mes paroles ici, ce soir, à titre d'excuse pour censurer les nouvelles, étouffer la dissidence, cacher nos erreurs ou retenir pour la presse et le public, que les faits qu'ils méritent de savoir. (...)

Parce que nous devons faire face tout autour du monde à une conspiration monolithique et impitoyable qui compte principalement sur des moyens cachés pour étendre sa sphère d'influence, basée sur l'infiltration plutôt que sur l'invasion, utilisant la subversion plutôt que les élections, de l'intimidation au lieu du libre arbitre, des guérillas la nuit au lieu des armées les jour. C'est un système qui a nécessité énormément de ressources humaines et matérielles dans la construction d'une machine étroitement soudée et d'une efficacité remarquable qui combine les opérations militaires, diplomatiques, de renseignements, économiques, scientifiques et politiques. Les préparatifs sont occultés, et non publiés. Leurs erreurs sont passées sous silence et ne font pas la une des manchettes Ces détracteurs sont réduits au silence, au lieu d'être admirés. Aucune dépense n'est remise en question, aucune rumeur ne circule, aucun secret n'est révélé. (...)

Aucun président ne devrait craindre d'être inspecté minutieusement et publiquement par rapport à ses programmes. De cette inspection découlera la compréhension et de cette compréhension vient soit du soutien, soit de l'opposition et les deux sont nécessaires. Je ne demande pas à vos journaux de supporter mon administration mais je sollicite votre aide dans l'immense tâche qui est d'informer et d'alerter le peuple américain. Parce que j'ai une confiance complète dans la réaction et le dévouement du peuple américain lorsqu'il est informé de tous les faits. Je ne sème pas seulement la controverse chez vos lecteurs, mais je l'accueille. Cette administration a l'intention d'être honnête à propos de ses erreurs. Comme un homme sage a déjà dit: « une erreur ne devient pas une bévue tant que tu ne refuses pas de la corriger ».

Nous avons l'intention d'accepter la responsabilité totale de nos erreurs et nous nous attendons de votre part que vous nous les pointiez du doigt lorsque nous les manquons. Sans débats, sans critique, aucune administration et aucun pays ne peuvent réussir et aucune république ne peut survivre. Voilà pourquoi le législateur athénien Solon a décrété comme étant criminel, tout citoyen se désintéressant de la controverse. Et c'est pourquoi notre presse a été protégée par notre premier amendement. La seule entreprise en Amérique qui est spécifiquement protégée par notre constitution, non pas principalement pour amuser et distraire, pour mettre en évidence ce qui est mondain et sentimental, pas simplement pour donner au public ce qu'il veut, mais plutôt de l'informer, le stimuler, le faire réfléchir pour faire état de nos dangers et de nos opportunités, pour indiquer nos crises et nos choix, pour guider, mouler, éduquer et parfois même fâcher l'opinion publique. Cela implique une plus grande couverture et analyse des nouvelles internationales. Car elles ne sont plus lointaines et étrangères, mais à présent près de nous et locales, cela signifie l'importance d'une plus grande attention à l'amélioration de notre compréhension des nouvelles et de leur transmission. Cela signifie finalement que le gouvernement à tous les niveaux doit honorer ses obligations de vous fournir le plus d'informations possibles en dehors des limitations les plus étroites de la sécurité nationale.

Et donc c'est à la presse imprimée, qui enregistre les actions de l'humanité, qui est le gardien de notre conscience, c'est en la dépêche de nos nouvelles que nous cherchons de la force et de l'assistance avec la certitude qu'avec votre aide l'homme deviendra ce pourquoi il est né: libre et indépendant.

J-F Kennedy, discours devant l'industrie des médias, 17 avril 1961

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