Document 1: lettre d'un soldat français
La censure, tu le sais, est impitoyable ici et certains pauvres poilus ont appris à leurs dépens qu'ils ne devaient pas avoir la langue trop longue, ni même recevoir des lettres (qui sont d'ailleurs supprimées) sur lesquelles les parents ont souvent aussi la langue un peu longue. C'est révoltant mais c'est ainsi. Il semblerait qu'une lettre est une chose sacrée, il n'en est rien. Sois donc prudente, ma chérie, et si tu veux que je reçoive toutes tes lettres, ne me parle pas de la guerre. Contente-toi de me parler de notre grand amour, cela vaut beaucoup plus que tout. Gros bécot.
3 décembre 1917, Henri Bouvard, Paroles de Poilus
Document 2: extrait de la circulaire du 19 septembre 1914
Pour les éditions spéciales
Ne pas permettre à un journal de publier plus d'éditions qu'en temps de paix. Interdiction de crier les journaux sur la voie publique même par leur titre. Suppression des manchettes sensationnelles: le titre des articles est limité à la longueur de deux colonnes.
Principes généraux de censure
Censurer les articles de fond attaquant violemment le gouvernement, le parlement ou les chefs de l'armée. Ne pas permettre les récits d'atrocités allemandes qui risquent, en terrorisant les populations, de provoquer les exodes les plus lamentables.
Archives du service historique de l'armée de Terre
Avez-vous compris le principe et le but de la censure à partir de 1914 ? En deux phrases, et en réutilisant les documents ci-dessus, expliquez l'importance de la censure durant la guerre.