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"N'oublie pas de rechercher aussi le bonheur que procure une compréhension nouvelle, apportant un lien supplémentaire entre le monde et toi. Ce devrait être l'oeuvre à laquelle tu apportes le plus grand soin, et dont tu puisses être le plus fier."

 

Albert Jacquard, A toi qui n'est pas encore né.

"On se fait généralement du progrès une idée fort élémentaire"

 

Régine Pernoud (1909-1998), historienne

"Moins d'histoire et de chronologie, ça ne va pas faire des jeunes gens modernes, ça va faire des jeunes gens amnésiques, consensuels et obéissants

Régis Debray

 

 

"Les véritables hommes de progrès ont pour point de départ un respect profond du passé"

Ernest Renan

 

 

4 novembre 2013 1 04 /11 /novembre /2013 18:04

Chef de l’opposition, nouvellement élu à la tête du gouvernement, Tshering Tobgay estime que cet indice, alternatif au développement économique, est dévoyé.

bonheur bouthan

Le Bonheur National Brut (BNB), qui vaut au Bhoutan une renommée mondiale, ne tiendrait plus compte des réalités nouvelles du pays.

Formé à Harvard et fan de moutain-bike, le nouveau premier ministre du petit royaume himalayen, Tshering Tobgay, a remporté les élections en juillet et pris ses fonctions le 3 août dernier dans la capitale, Thimphou. 

Démocrate et chef de l’opposition, il remet en cause l’indice du « Bonheur national brut » (BNB), sans pour autant l’abandonner totalement. « Je suis sceptique face à l’utilisation abusive faite par certains et qui les a détournés des problèmes réels auxquels nous sommes confrontés », regrette-t-il. Une remarque qui, il y a quelques années, serait passée pour crime de lèse-majesté.

LE BNB JUSQU’ALORS FIERTÉ DU PAYS

Le BNB emblématique du « pays du Dragon-Tonnerre » a été créé en 1972 par le roi Jigme Singye Wangchuck. Cet indice mesure le bonheur de ses habitants sur quatre critères : le développement économique, la sauvegarde de la culture et de l’environnement, le bien-être psychologique des individus et la bonne gouvernance. Ce concept si particulier, qui se pose en alternative à l’indicateur bien connu qu’est le Produit intérieur brut (PIB), salué dans le monde entier a valu au Bhoutan le surnom de « pays du Bonheur ». Mais alors que le petit royaume, qui jusque dans les années 1970 était totalement coupé monde, ouvre ses frontières, la mondialisation vient altérer l’image de son indice fétiche. Même si le premier ministre admet que la « croissance économique n’est pas l’alpha et l’oméga du développement », il regrette que « le BNB ait été imposé au fil du temps comme un Graal absolu, occultant la nécessité de générer de la richesse »Jeunes bhoutanais, médecins, et quelques rares hommes politiques constatent aussi que cet indice est de plus en plus désuet. Chômage, pauvreté, corruption et problèmes sociaux se font de plus en plus nombreux dans ce pays, qui subit le contrecoup de son ouverture. La mondialisation, qui a rattrapé ce petit pays, a provoqué en l’espace de 30 ans des changements qui ont bouleversé une société, jusqu’alors essentiellement tournée sur son roi et ses traditions.

UNE CRISE ÉCONOMIQUE SURVENUE EN 2012

Coincé entre l’Inde et la Chine, principaux partenaires économiques, ses premiers pas diplomatiques ont été source d’incidents. Ayant jusqu’ici privilégié l’Inde, allié et bailleur de fonds historique, Timphou s’essaie à des accords économiques avec la Chine. New Delhi, qui n’apprécie que moyennement ces œillades au pays voisin, a brutalement suspendu ses subventions aux importations de gaz domestique et d’essence. Ce revers, qui a eu pour conséquence de faire flamber les prix, a aggravé les difficultés économiques de son petit voisin. Fortement dépendant de l’Inde pour ses investissements, ses aides et ses importations, le Bhoutan a souffert en 2012 d’une crise de crédit et de roupies. Pris dans la mondialisation, le pays semble avoir également perdu son âme« On voit que les gens ne sont pas heureux ici », assène un jeune travailleur social et ancien drogué de la capitale. « Nous faisons face à de nombreux défis et beaucoup de gens souffrent. » 

UNE HARMONIE ANCESTRALE PERDUE

bouthan bonheur 2Les autorités s’inquiètent de la hausse de la consommation de drogue et d’alcool. Un récent rapport intitulé, « l’utilisation et l’abus d’alcool au Bhoutan », révèle qu’en 2 000, sur 6,2 millions de litres d’alcool produits dans le pays, seulement 4,9 millions étaient cosommés sur le marché intérieur. Aujourd’hui, sur 6,9 millions de litres produits, 6,7 sont utilisés pour une consommation domestique auxquels il faut ajouter l’importation de bières et de vins indiens ou de pays limitrophes en hausse. La consommation d’alcool était jusqu’à présent liée à des traditions ancestrales, ou des fêtes religieuses, aujourd’hui, l’alcool est consommé en dehors de ces cadres. Cette étude fait écho aux propos de Damber K. Nirola, célèbre psychiatre bhoutanais,  pour qui « l’alcoolisme est un des principaux défis que va devoir relever le pays ». Au rang des inquiétudes arrive également l’absence d’emplois qualifiés. Il y a une inadéquation entre la demande et l’offre d’emplois. Alors que le taux d’alphabétisation est de 53 %, inférieur au taux du Liberia, les rares jeunes bhoutanais postulant à des emplois qualifiés, sont limités à un secteur privé embryonnaire. Quant aux travaux manuels, dans le secteur du bâtiment en plein essor, ils sont laissés aux émigrés Indiens.

HAUSSE DE LA CRIMINALITÉ

Le crime est également un des problèmes nouveaux qui met à mal le BNB. Le psychiatre Damber K. Nirola constate que le taux de criminalité augmente chaque année, et que des « délits totalement inexistants il y a dix ans » apparaissent.Pour beaucoup, le BNB est devenu un indicateur utopique que le pays revendique pour se faire connaître à l’international mais qui, aujourd’hui, n’est plus en corrélation avec ce que vit la société. La commission du BNB, pourtant chargé d’examiner les mesures économiques pour s’assurer qu’elles correspondent au principe de cet indice, est-elle aussi remise en cause. « Quand je regarde les difficultés du pays, je ne vois pas de BNB », déclare Jamyang Tsheltrim, un étudiant de 21 ans.

 

CHARLOTTE FARGUE , La Croix, 15 août 2013

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18 octobre 2013 5 18 /10 /octobre /2013 14:39

La découverte du crâne fossile vieux de 1,8 million d'années pourrait indiquer que les lointains ancêtres de l'homme appartenaient à une seule espèce, conclut, jeudi 17 octobre, une recherche qui vient alimenter le débat parmi les paléontologues sur l'histoire de l'évolution humaine.

Contrairement aux autres fossiles connus du genre Homo, ce crâne bien préservé mis au jour à Dmanisi, en Géorgie, comprend une petite boite crânienne, une longue face et de grandes dents, précisent les chercheurs, qui soulignent qu'il s'agit de l'ancêtre le plus ancien de l'homme découvert hors du continent africain.

Les différentes lignées auxquelles se réfère la paléobiologie, comme l'Homo habilis, l'Homo rudolfensis et l'Homo erectus, ne différaient en fait selon les auteurs de ces travaux que par leurs apparences.

PRÉSERVATION EXCEPTIONNELLE

La mâchoire appartenant au crâne de Dmanisi a été trouvée cinq ans avant le reste du crâne, le plus massif jamais trouvé sur le site de Dmanisi, en partie excavé, et qui fait dire aux chercheurs qu'il s'agissait d'un mâle.

Sur ce site, les chercheurs ont aussi découvert quatre autres crânes appartenant à des ancêtres humains différents, ainsi que divers animaux et plantes fossilisés, et quelques outils de pierre. Fait sans précédent, ces vestiges se trouvaient tous au même endroit et datent de la même période, ce qui a permis de comparer les traits physiques de plusieurs ancêtres de l'homme moderne qui ont coexisté. 

"Leur état de préservation est exceptionnel, ce qui fait que de nombreux aspects inconnus du squelette d'hominidés peuvent être étudiés pour la première fois chez plus d'un individu", a expliqué lors d'une conférence de presse téléphonique David Lordkipanidze, directeur du Musée national géorgien à Tbilissi. 

UN GRAND VISAGE PROTUBÉRANT

"Si le fossile de la boîte crânienne et de la face de ce crâne avaient été trouvés séparément et à différents endroits en Afrique, ils auraient pu être attribués à des espèces différentes, car ce crâne est le seul découvert à ce jour à réunir de telles caractéristiques", a souligné Christoph Zollikofer de l'Institut d'anthropologie de Zürich (Suisse), un des coauteurs de cette découverte parue dans la revue américaine Science.

Outre la petite taille de son cerveau, environ un tiers de celle d'un homme moderne, le crâne découvert avait un grand visage protubérant, une forte mâchoire avec de longues dents et des arcades sourcilières épaisses.

Avec leurs différentes caractéristiques morphologiques, les fossiles de Dmanisi ont été comparés entre eux et à divers autres fossiles d'hominidés trouvés en Afrique remontant à 2,4 millions d'années et à d'autres mis au jour en Asie ou enEurope vieux de 1,8 à 1,2 million d'années, précisent les paléontologues.

"UNE NOUVELLE ESPÈCE D'HOMINIDÉS"

"Comme nous observons un type et une gamme de variations semblables dans les fossiles d'hominidés africains, il est raisonnable de penser qu'il n'y avait qu'une seule espèce à ces périodes en Afrique, a poursuivi M. Zollikofer. Et comme les hominidés de Dmanisi ressemblent beaucoup à ceux d'Afrique, nous pouvonspenser qu'ils appartiennent bien tous à la même espèce."

Les conclusions de ces paléontologues vont à l'encontre d'autres recherches récentes, dont celle publiée en août 2012 dans la revue britannique Nature. Lesanalyses d'une face, d'une mâchoire inférieure complète et d'une partie d'une seconde mâchoire inférieure découvertes entre 2007 et 2009 au Kenya avaient alors conduit les chercheurs à conclure que ces fossiles confirmaient que deux espèces distinctes d'Homo erectus (Homo habilis et Homo rudolfensis) avaient coexisté en Afrique il y a près de deux millions d'années.

Le paléobiologiste Bernard Wood, professeur à l'université George Washington, s'est ainsi déclaré "très sceptique" jeudi sur les conclusions de l'analyse du crâne de Dmanisi. Il a expliqué que la méthode retenue par les auteurs ne prend pas en compte d'autres différences importantes entre les spécimens, dont entre autres les mandibules. Selon lui ce crâne sans précédent dans ses caractéristiques"pourrait bien être en fait celui d'une nouvelle espèce d'hominidés".

      Journal Le Monde, le 18 octobre 2013

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10 octobre 2013 4 10 /10 /octobre /2013 15:35

 

"En 1815 le congrès de Vienne prévoit le couronnement de Napoléon".

 

" Et cette guerre n'ait pas une guerre qui ce termine en paix car elle se renouvelle par la guerre froide..."

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6 octobre 2013 7 06 /10 /octobre /2013 16:38

Cliquer sur le lien ci-dessous pour visionner l'extrait vidéo:    


Extrait "des nouveaux chiens de garde" (de Gilles balbastre, 2011)

 

Relevez les questions judicieuses soulevées par le film à propos de l'indépendance des journalistes vis-à-vis du pouvoir politique.


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1 octobre 2013 2 01 /10 /octobre /2013 11:00

 

Imagecitoyenss

On définit dans l'usage le citoyen celui qui est né de deux parents citoyens et non d'un seul, son père ou sa mère; d'autres remontent même plus haut, par exemple jusqu'à deux ou trois aïeux, ou davantage encore. En face d'une telle définition d'ordre politique et concise, certains se posent la question: et ce troisième ou quatrième aïeul, comment sera-t-il citoyen ? Gorgias de Leontinoi, peut-être moitié conscient de la difficulté, moitié par ironie disait: "les ustensiles faits par les fabricants de mortiers sont des mortiers, et de même sont des Larisséens les citoyens "fabriqués" par leurs "démiurges", car certains de ces magistrats sont des "fabricants" de Larisséens". Mais la chose est bien simple: si ces aïeux participaient au pouvoir politique dans le sens de la définition donnée, ils étaient citoyens, car la définition du citoyen comme "né d'un citoyen et d'une citoyenne" ne saurait s'appliquer aux premiers habitants ou fondateurs d'une cité.

Aristote, Politique, III, 1275 b20-35, trad J. Aubonnet

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1 octobre 2013 2 01 /10 /octobre /2013 09:10

 


Vidéo

 

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30 septembre 2013 1 30 /09 /septembre /2013 16:12

 

 

Comme il était naturel du moment où sa fille avait eu des enfants, jamais il n'a offert un sacrifice sans nous; qu'il fût petit ou grand, toujours nous y assistions et y participions. Et ce n'est pas à ces seules cérémonies qu'il nous conviait; mais il nous conviait toujours aux Dyonysies des champs; nous assistions aux représentations avec lui, assis à côté de lui, et nous allions chez lui célébrer toutes les fêtes. Lorsqu'il sacrifiait à Zeus Ktesios, sacrifice auquel il donnait un soin particulier, où il n'admettait ni esclaves ni hommes libres étrangers à la famille, mais où il fasait tout de ses propres mains, nous y participions, nous touchions avec lui aux victimes et les déposions avec lui sur l'autel; avec lui nous accomplissions tous les rites, et il demandait pour nous la santé et la prospérité, comme il est naturel d'un grand père... Ce ne sont pas ces faits seulement qui mettent en évidence que notre mère était fille légitime de Kiron, mais encore la conduite de notre père et l'attitude des femmes du dème envers elle. Quand notre père la prit en mariage, il offrit un repas de noces et y invita trois de ses amis en même temps que ses proches; il donna aussi aux membres de sa phratrie un banquet solennel, conformément à leurs status. Les femmes du dème, dans la suite, choisirent notre mère avec les femme de Dioklès de Pithos pour présider aux Tesmophories et accomplir avec celle-ci les cérémonies d'usage.

 

Isée, VIII, 15-16, trad P. Roussel

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30 septembre 2013 1 30 /09 /septembre /2013 13:36

 

L'organisation de l'ancienne constitution, antérieure à Dracon, était la suivante. On prenait les magistrats dans les familles nobles et riches. Les charges étaient à l'origine conférées à vie, plus tard pour dix ans. Les plus importants et les plus anciens des magistrats étaient le roi, le polémarque et l'archonte. De ces magistratures, la plus ancienne était celle du roi (elle existait de toute antiquité); en second lieu celle du polémarque parce que certains rois avaient été peu doués pour la guerre... en dernier lieu fut institué l'archontat. Que l'archontat fut la dernière magistrature, la preuve en est que l'archonte n'a aucune des fonctions primitives, comme le roi et le polémarque, mais simplement les fonctions surajoutées; aussi cette magistrature n'est-elle devenue importante que dans la période récente, quand elle a été renforcée par ces fonctions surajoutées. Les thesmothètes furent institués bien des années après, alors qu'on instituait déjà chaque année les archontes, et cela afin de rédiger et publier les décisions ayant force de loi et de conserver pour le jugement des conflits; aussi est-ce la seule magistrature qui n'ait jamais duré plus d'un an.

 

Pseudo Aristote, Constitution d'Athènes, III,1-4, trad G. Mathieu et B. Haussoulier

 

Questions


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7 septembre 2013 6 07 /09 /septembre /2013 21:48

 

« Il faut que l’histoire cesse de vous apparaître comme une nécropole endormie, où passent seules des ombres dépouillées de substance. » 

L. Febvre, 19-20ème s.

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2 septembre 2013 1 02 /09 /septembre /2013 08:52

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Questions:

 

- L'intelligence est-elle innée ?

- Quelle définition A. Jacquard en donne-t-il ?

- Comment devient-on intelligent ?

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