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"N'oublie pas de rechercher aussi le bonheur que procure une compréhension nouvelle, apportant un lien supplémentaire entre le monde et toi. Ce devrait être l'oeuvre à laquelle tu apportes le plus grand soin, et dont tu puisses être le plus fier."

 

Albert Jacquard, A toi qui n'est pas encore né.

"On se fait généralement du progrès une idée fort élémentaire"

 

Régine Pernoud (1909-1998), historienne

"Moins d'histoire et de chronologie, ça ne va pas faire des jeunes gens modernes, ça va faire des jeunes gens amnésiques, consensuels et obéissants

Régis Debray

 

 

"Les véritables hommes de progrès ont pour point de départ un respect profond du passé"

Ernest Renan

 

 

6 décembre 2016 2 06 /12 /décembre /2016 13:42

"En fait, sans aucune exagération, le mécanisme actuel de la création de monnaie par le crédit est certainement le "cancer" qui ronge irrémédiablement les économies de marchés de propriété privée." Maurice Allais

La grande dépression de 1929-1934 et le mécanisme du crédit

L'origine et le développement de la Grande Dépression de 1929-1934 représentent certainement la meilleure illustration que l'on puisse donner des effets nocifs du mécanisme du crédit :

Ø la création de monnaie ex nihilo par le système bancaire ;

Ø la couverture fractionnaire des dépôts ;

Ø le financement d'investissements à long terme par des fonds empruntés à court terme ;

Ø le financement de la spéculation par le crédit

Ø et les variations de la valeur réelle de la monnaie et de l'activité économique qui en résultent.

L'ampleur de la crise de 1929 a été la conséquence inévitable de l'expansion déraisonnable des crédits boursiers qui l'a précédée aux États-Unis et de la montée extravagante des cours de Bourse qu'elle a permise, sinon suscitée. 

Au regard de la prospérité de l'économie et de la montée des cours jusqu'en 1929, le diagnostic de l'opinion dominante était aussi général qu'affirmatif. Il s'agissait d'une « New Era », d'une nouvelle ère de prospérité générale, qui s'ouvrait au monde entier.

Cependant, l'analyse qui précède montre avec quelle prudence on doit considérer la prospérité d'une économie en termes réels, dès lors que se développent des déséquilibres potentiels, à première vue mineurs en valeur relative, mais susceptibles d'entraîner, lorsqu'ils se concrétisent et se cumulent, de profondes modifications de la psychologie collective.

 

La crise mondiale d’aujourd’hui et la Grande Dépression: de profondes similitudes

 

D De profondes similitudes apparaissent entre la crise mondiale d'aujourd'hui et la Grande Dépression de 1929-1934: la création et la destruction de moyens de paiement par le système du crédit, le financement d'investissements à long terme avec des fonds empruntés à court terme, le développement d'un endettement gigantesque, une spéculation massive sur les actions et les monnaies, un système financier et monétaire fondamentalement instable.

Cependant, des différences majeures existent entre les deux crises. Elles correspondent à des facteurs fondamentalement aggravants.

·       1- En 1929 , le monde était partagé entre deux zones distinctes : d'une part, l'Occident, essentiellement les États-Unis et l'Europe et, d'autre part, le monde communiste, la Russie soviétique et la Chine. Une grande part du tiers-monde d'aujourd'hui était sous la domination des empires coloniaux, essentiel­lement ceux de la Grande-Bretagne et de la France. 

Aujourd'hui, depuis les années 70, une mondialisation géographiquement de plus en plus étendue des économies s'est développée, incluant les pays issus des anciens empires coloniaux, la Russie et les pays de l'Europe de l'Est depuis la chute du Mur de Berlin en 1989. La nouvelle division du monde se fonde sur les inégalités de développement économique.

Il y a ainsi entre la situation de 1929 et la situation actuelle une différence considérable d’échelle, c’est le monde entier qui actuellement est concerné. 

·       2- Depuis les années 70, une seconde différence, majeure également et sans doute plus aggravante encore, apparaît relativement à la situation du monde de 1929. 

Une mondialisation précipitée et excessive a entraîné par elle-même des difficultés majeures. Une instabilité sociale potentielle est apparue partout, une accentuation des inégalités particulièrement marquée aux États-Unis, et un chômage massif en Europe occidentale

La Russie et les pays de l'Europe de l'Est ont rencontré également des difficultés majeures en raison d'une libéralisation trop hâtive. 

Alors qu'en 1929 le chômage n'est apparu en Europe qu'à la suite de la crise financière et monétaire, un chômage massif se constate déjà aujourd'hui au sein de l'Union européenne, pour des causes très différentes, et ce chômage ne pourrait qu'être très aggravé si la crise financière et monétaire mondiale d'aujourd'hui devait se développer. 

·      3- En fait, on ne saurait trop insister sur les profondes similitudes, tout à fait essentielles, qui existent entre la crise d'aujourd'hui et les crises qui l'ont précédée, dont la plus significative est sans doute celle de 1929. Ce qui est réellement important, en effet, ce n'est pas tant l'analyse des modalités relativement complexes, des « technicalities » de la crise actuelle, qu'une compréhension profonde des facteurs qui l'ont générée. 

De cette compréhension dépendent en effet un diagnostic correct de la crise actuelle et l'élaboration des réformes qu'il conviendrait de réaliser pour mettre fin aux crises qui ne cessent de ravager les économies depuis au moins deux siècles, toujours de plus en plus fortes en raison de leur extension progressive au monde entier. 

Rien de fondamentalement nouveau dans la crise de 1929

Ce qui, pour l'essentiel, explique le développement de la New Era, aux États-Unis et dans le monde, dans les années qui ont précédé le krach de 1929, c'est l'ignorance, une ignorance profonde de toutes les crises du XIXe siècle et de leur signification réelle.

La crise de 1929-1934 n'était en fait qu'une répétition particulièrement marquée des crises qui s'étaient succédé au XIXème siècle[10], et dont sans doute la crise de 1873-1879 avait été une des plus significatives. En fait toutes les grandes crises des XVIII, XIX et XX siècles ont résulté du développement excessif des promesses des promesses de payer et de leur monétisation. Partout et à toute époque, les mêmes causes génèrent les mêmes effets et ce qui doit arriver arrive.

Maurice Allais

 

[10] 

  Lors de la crise de 1837, le révérend Leonard Bacon déclarait dans son sermon du 21 mai : « A few months ago, the unparalleled prosperity of our country was the theme of universal gratulation. Such a development of resources, so rapid an augmentation of individual and public wealth, so great a manifestation of the spirit of enterprise, so strong and seemingly rational a confidence in the prospect of unlimited success, were never known before. But how suddenly bas all this prosperity been arrested ! That confidence, which in modern times, and especially in our own country, is the basis of commercial intercourse, is fai­ling in every quarter ; and all the financial interests of the country seem to be convulsed and disorganized. The merchant whose business... [was] conducted on safe principIes... [finds that] loss succeeds to loss, till he shuts up his manufactory and dismisses his laborers. The speculator who dreamed himself rich, finds his fancied riches disappearing like an! exhalation... What more may before us... It is enough to know that this distress is hourly becoming wider and more intense...» (in Irving Fisher, Booms and Depressions, 1932).

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1 décembre 2016 4 01 /12 /décembre /2016 21:02
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23 novembre 2016 3 23 /11 /novembre /2016 00:39

"Lorsqu'un gouvernement est dépendant des banquiers pour l'argent, ce sont ces dernis e non les dirigeants du gouvernement qui contrôlent la situation puisque la main qui donne est au-dessus de la main qui reçoit.

L'argent n'a pas de patrie; les financiers n'ont pas de patriotisme et n'ont pas de décence; leur unique objectif est le gain"

Napoléon Bonaparte

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9 novembre 2016 3 09 /11 /novembre /2016 11:37
L'essentiel à savoir sur le FMI
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2 novembre 2016 3 02 /11 /novembre /2016 23:23

Dès le XVI siècle, plusieurs conditions essentielles de l'essor du capitalisme moderne se trouvaient réunies:

- accroissement des moyens de paiement

- demande sans cesse croissante

- formation d'une main d'oeuvre  bon marché

- naissance d'un esprit capitaliste

Mais un autre facteur, politique celui-là, était encore nécessaire. L'ampleur des transactions et l'élargissement des marchés supposaient l'abolition de multiples barrières dont était hérissée la société encore féodale de la fin du Moyen-Âge; les entreprises maritimes lointaines, dans une époque où la piraterie était considérée comme une activité presque honorable, représentaient des risques considérables et exigeaient de puissantes protections.

Seul l'Etat national pouvait garantir à la nouvelle classe capitaliste la liberté et la sécurité.(...) C'est l'Etat qui assura la facilité des communications en construisant des routes, des canaux, des ports, en protégeant par sa flotte de guerre les convois commerciaux; c'est lui qui simplifia les opérations financières en exerçant seul son droit régalien de frapper la monnaie; c'est lui encore qui protégea le commerce en édictant des réglementations défavorables à la concurrence étrangère (tarifs douaniers de 1664 et 1667 en France, acte de navigation britannique de 1651); lui enfin qui prit l'initiative de créer de grandes compagnies commerciales telles que les Compagnies des Indes occidentales et orientales.

La doctrine économique de l'Etat aux XVII-XVIII siècles est restée sous le nom de mercantilisme. Elle comportait 3 principes essentiels:

1- la seule véritable richesse est le numéraire, l'or et les métaux précieux

2- pour accroître le stock monétaire, il est nécessaire d'avoir une balance favorable

3- pour obtenir une telle balance, il faut exporter des produits de valeur, manufacturés, mais en même temps s'assurer des matières premières à bas prix et des débouchés en fondant des comptoirs et des colonies sur lesquels l'industrie nationale posséderait un monopole. (...)

Colbert en fondant des manufactures devait être le créateur en France de la grande industrie. Pourvue d'un privilège royal, la manufacture du XVII siècle jouissait d'un monopole de fabrication; à la différence des usines modernes, elle faisait le plus souvent travailler de petits ateliers dispersés, mais elle était exemptée du contrôle corporatif et inaugurait ainsi le déracinement des travailleurs hors des cadres qui les avaient jusqu'alors protégés. (...)

Jean-Baptiste Colbert

Le passage à une autre forme de capitalisme s'est fait sentir peu à peu, à partir de la fin du XVII siècle, tandis que la masse des capitaux ne cessait de grossir grâce à l'attrait désormais universel exercé par les grandes aventures commerciales, par la richesse immobilière, susceptible d'un essor rapide. En France comme en Angleterre les premières années du XVIII siècle virent une fièvre de la spéculation que des scandales financiers comme celui de Law à Paris, de la Compagnies des Indes du Sud à Londres, ne découragèrent qu'un instant. Vers 1750 les capitaux accumulés étaient tels qu'ils allaient être capables de donner toute leur ampleur aux découvertes technologiques qui, dans une société plus pauvre, seraient restées inutilisables.(...)

Les premières grandes innovations technologiques concernèrent l'industrie textile qui était l'industrie de pointe en Angleterre: en 1765, la "Jenny" de James Hargreaves, machine à filer le coton; en 1768 le "waterframe" de Richard Arkwright, machine à filer utilisant la force de l'eau. Pourtant les inventions ne furent pas la cause principale de la révolution industrielle d'où allait sortir le capitalisme moderne. Cette cause fut d'abord commerciale: les inventions n'auraient servi à rien s'il n'y avait pas eu de marchés pour absorber une production accrue. Le développement commercial du port de Liverpool précéda et provoqua l'essor industriel de Manchester et du Lancashire. 

La nécessité d'étendre les marchés allait entraîner la révision progressive des doctrines mercantilistes qui avec ses barrières protectionnistes et ses règlements dirigistes imposés par les Etats avaient été le berceau protecteur du capitalisme dans l'enfance; arrivé à l'âge adulte le capitalisme réclama une liberté complète qui ne devait être limitée que par la liberté des autres capitalistes, c'est à dire par la concurrence.

Ce changement de mentalité qui trouva son expression la plus radicale dans l'ouvrage d'Adam Smith, Recherches sur la nature et les causes de la richesse des nations (1776), était apparu dès le début du siècle.(...) Plus tard l'école française des physiocrates, tournée il est vrai surtout vers l'agriculture préconisera un régime de liberté que Turgot s'efforcera d'imposer par ses réformes (1774-1776). Mais Turgot sera renversé par la coalition des privilégiés.

Adam Smith

La France par rapport à l'Angleterre est alors désavantagée à niveau politique: tandis que dans le régime parlementaire britannique la classe des capitalistes exerça rapidement une influence  sur le pouvoir, en France la monarchie absolue se devait de préserver par des mesures artificielles les intérêts déjà condamnés  des premiers ordres traditionnels de la nation. La France prit alors un retard qui ne devait pas être rattrapé. Sans doute, en 1789, se tourna-t-elle vers la liberté politique et économique: elle abolit d'un coup les innombrables barrières douanières intérieures, les péages, les droits féodaux, les réglementations corporatives; en 1791 elle entreprit même l'abaissement des tarifs douaniers extérieurs; mais cette oeuvre de réforme fut interrompue par la guerre, qui commença en 1792 et ne s'acheva qu'en 1815. Napoléon Ier poussa le protectionnisme jusqu'à ses extrêmes limites en instaurant le Blocus continental.

Dictionnaire Mourre, article "Capitalisme"

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18 octobre 2016 2 18 /10 /octobre /2016 21:54

"Notre PIB prend en compte, dans ses calculs, la pollution de l'air, la publicité pour le tabac et les courses des ambulances qui ramassent les blessés sur les routes. Il comptabilise les systèmes de sécurité que nous installons pour protéger nos habitations et le coût des prisons où nous enfermons ceux qui réussissent à les forcer.Il intègre la destruction de nos forêts de séquoias ainsi que leur remplacement par un urbanisme tentaculaire et chaotique. Il comprend la production de napalm, des armes nucléaires et des voitures blindées de la police destinées à réprimer des émeutes dans nos villes. Il comptabilise la fabrication du fusil Whitman et du couteau Speck, ainsi que les programmes de télévision qui glorifient la violence dans le but de vendre les jouets correspondants à nos enfants. En revanche le PIB ne tient pas compte de la santé de nos enfants, de la qualité de leur instruction, ni de la gaieté de leurs jeux. Il ne mesure pas la beauté de notre poésie ou la solidité de nos mariages. Il ne songe pas à évaluer la qualité de nos débats politiques ou l'intégrité de nos représentants. Il ne prend pas en considération notre courage, notre sagesse ou notre culture. Il ne dit rien de notre sens de la compassion ou du dévouement envers notre pays. En un mot le PIB mesure tout, sauf ce qui fait que la vie vaut la peine d'être vécue".

Bob Kennedy, discours à l'université du Kansas, 18 mars 1968 (soit quelques semaines avant son assassinat).

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11 octobre 2016 2 11 /10 /octobre /2016 10:52

Introduction

Inventée par le Club de Rome dans les années 1970 la notion de développement durable cherche à concilier les progrès économiques et sociaux (éducation, santé, logement) tout en préservant l'environnement pour les générations à venir, par exemple en utilisant davantage les ressources renouvelables, c'est-à-dire dont les réserves sont inépuisables. Tout cela dans un contexte d'accroissement démographique très rapide à niveau mondial.

Si depuis les années 1990 de réels progrès ont été réalisés dans ce domaine, de grandes difficultés subsistent. Quels sont-ils et comment les expliquer ?

 

Partie 1 : les progrès

La prise de conscience des problèmes économiques et sociaux mais aussi environnementaux a débouché sur diverses prises de décisions. Dans le domaine écologique de grandes conférences internationales, Rio en 1992 ou Kyoto en 1997, ont permis à de nombreux pays de s'engager, par exemple concernant la réduction des émissions de GES (gaz à effet de serre) afin de lutter contre le réchauffement climatique. Les résultats sont encourageants bien qu'inégaux, l'Europe jouant le rôle de pilote dans ce cas précis.

Dans de nombreux pays, surtout développés, et grâce au concours d'ONG (organisation non gouvernementale comme Greenpeace) des mesures concrètes en faveur de l'environnement se sont multipliées : recyclage des déchets, normes anti-pollution (usines, véhicules), protection des espèces animales etc. Ponctuellement sont apparus les Ecoquartiers (doc 3), notamment dans les pays scandinaves – les plus avancés dans le D.D- qui réussissent à concilier les 3 piliers du développement durable. En effet l'habitat y est à énergie positive (plus d'énergie créée que consommée) tout en favorisant le développement économique et en offrant des services essentiels aux populations (écoles, crèches)

D'un point de vue social les Objectifs du Millénaire fixés par l'ONU en 2000 ont eu des résultats positifs puisque la grande pauvreté à reculé ainsi que la mortalité infantile et l'accès à l'eau potable s'est amélioré.

 

Partie 2 : les difficultés d'application

Toutefois, pour diverses raisons, bien des difficultés subsistent dans la mise en œuvre du D.D.

Tout d'abord on constate que le développement économique et social, piliers essentiels du D.D, sont très inégaux sur l'ensemble de la planète. L'Indice de développement humain (IDH) est très variable d'un pays à l'autre – les pays les moins avancés (PMA) connaissant une situation très préoccupante (doc 1). Mais les contrastes peuvent être aussi marqués d'une région à l'autre, comme en Chine (doc 2), et souvent même localement, d'un quartier à l'autre.

Si concilier les 3 piliers est tout à fait possible, comme le montre l’initiative Cambio verde à Curitiba au Brésil (échange de déchets contre de la nourriture, le tout créant des emplois), des contradictions apparaissent souvent, ralentissant la mise en place d'un développement durable.

Deux exemples l'illustrent : dans les pays en voie de développement et les pays émergents, la surexploitation des ressources naturelles (ressources forestières, halieutiques, minières ou pétrolières) est nécessaire pour le développement économique et social au moment où la population continue de croître très rapidement. Les enjeux écologiques sont clairement secondaires, la nature est parfois sacrifiée (déforestation en Amazonie ou Indonésie) aux besoins grandissants des habitants.

Dans les pays développés certains lobbys (ceux liés à la fabrication des emballages, au pétrole, au diesel, aux pesticides par ex.) peuvent venir contrarier des mesures pour mieux protéger l'environnement et la santé des citoyens. Le cas de la voiture fonctionnant à l'air comprimé est révélateur de certains blocages très forts, de même que l'exemple actuel du glyphosate.

 

Conclusion

L'idée de développement durable a donc fait du chemin depuis plus de 40 ans. De décisions concrètes ont déjà permis de freiner l'empreinte écologique tout en améliorant le sort de nombreuses personnes. Mais avec l'accroissement démographique qui se poursuit à un rythme soutenu et les intérêts contradictoires de certains acteurs puissants, les défis à relever sont encore immenses. De nombreux indicateurs montrent qu'il faudra aller beaucoup plus loin dans la remise en question de l'organisation des activités humaines et le partage des richesses.

 

 

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6 juin 2016 1 06 /06 /juin /2016 12:06

 

Le sujet 

Pouvoir de l'Église et pouvoir seigneurial du XIe au XIIIe en Europe occidentale

Accroche de l'introduction: évoquer le contexte global de la période du moyen-âge central = une Europe chrétienne, essentiellement rurale et qui connaît l'âge d'or de la féodalité

Problématiques possibles:

  • Comment le pouvoir de l'Église et des seigneurs a-t-il évolué du XIe au XIIIe siècle ?

  • Comment l'Église et les seigneurs ont-ils tant pu influencer la vie durant le moyen-âge central ?

 

Mots clés:

banalités, cens, champart, charte de franchise, château fort, corvées, croisade des Albigeois, dîme,  donations pieuses, droit de ban, excommunication, féodalité, hérésie, paix de Dieu, Pape, présence réelle, réforme grégorienne, réserve, Salut , sacrement, seigneurie ...

Ecueils à éviter: évoquer seulement la France, glisser vers des considérations qui ne sont pas directement en lien avec la notion de pouvoir (évoquer le mouvement clunisien ou les progrès techniques agricoles ou encore les défrichements).

 

Plan possible

1- L'Eglise catholique: une influence politique, sociale et spirituelle majeure

A- Une institution influente politiquement et socialement 

  • La réforme Grégorienne / Grégoire VII: le pape entend être le chef de la chrétienté toute entière, donc aussi au-dessus des monarques. Il est désormais élu par le haut clergé

  • L'Eglise initiatrice des croisades contre les musulmans en Terre sainte et relais puissant pour la reconquista

  • Une influence sociale majeure: la paix de Dieu = limiter la violence inhérente à la société féodale / éduquer / soigner (hôtels Dieu) grâce à sa richesse matérielle de plus en plus grande (donations pieuses, dîme)

B- Un pouvoir spirituel profond: l'unique voie de Salut

  • Guider les âmes vers Dieu: entre espérance (vie éternelle, paradis, l'amour) et peurs (l'enfer, le diable, le péché). Des pratiques diverses (messes avec l'eucharistie, fêtes religieuses dont Pâques est la plus importante, pèlerinages etc.) parfois coercitives (excommunication, interdit)

  • Les églises, lieux du pouvoir religieux. Tout village possède une construction à vocation spirituelle. Elle rappelle la puissance de l'Eglise, surtout dans le cas des cathédrales dans les villes.

  • Lutter pour préserver l'unité de la foi catholique : le traitement des hérétiques (inquisition) et des juifs

2- Le temps de la féodalité: l'emprise importante des seigneurs

A- L'ascension irrésistible des grands aristocrates

  • Le délitement du pouvoir royal carolingien (causes internes et extérieures). Des seigneurs parfois plus puissants que les monarques.

  • La figure du seigneur domine la vie des populations, surtout rurales: le chevalier et le château fort, c'est-à-dire les symboles de la force militaire.

B- Les expressions du pouvoir seigneurial

  • Le droit de ban (droits de mutations, banalités)

  • Le droit de propriété (champart, cens, corvées pour mettre en valeur la réserve seigneuriale)

C- L'atténuation de la domination à partir du milieu du XII e siècle

- Les chartes de Franchise comprises comme des concessions faîtes aux masses laborieuses par les seigneurs.

 

Conclusion

Synthétiser l'essentiel. Exprimer une hiérarchisation entre le pouvoir de l'Eglise et celui des seigneurs et en notant que le premier était le seul capable de modérer les appétits de la noblesse souvent brutale et profitant de sa force pour commettre tous types d'exactions. Finir le devoir en notant que le pouvoir royal s'affirme un peu partout en Europe occidentale sous des formes diverses.

 

 

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11 avril 2016 1 11 /04 /avril /2016 22:31
Le protectionnisme, cause de la seconde guerre mondiale ?

La lecture retrospective de la contraction du commerce international des années 1930 qui met en accusation les politiques protectionnistes et les dévaluations se trompe de cibles. Quant à prétendre que ces mesures économiques auraient été à l'origine de la seconde guerre mondiale, il faut soit une profonde méconnaissance de la nature du nazisme et du fascisme - et l'on rappelle qu'il y a dans l'Allemagne nazie une dimension pathologique spécifique - soit une mauvaise foi qui est du même ordre  que celle des auteurs négationnistes1. (...)

Cette période dramatique a ainsi joué un rôle dans la maturation  des réflexions de Keynes2 sur ce que devait être un système international monétaire et commercial. On doit se souvenir que les leçons qu'il en tirait allaient dans trois directions.

1- (..) l'importance capitale de l'alimentation en liquidité du système international. Ceci le renforça dans son opposition au système de l'étalon-or.

2- Il évolua ensuite d'une position initiale plutôt favorable au libre-échange vers une position admettant  non seulement des formes de protectionnisme comme système permanent mais aussi des formes de protection se rapprochant de l'autarcie en cas d'urgence. Une leçon clairement tirée par Keynes  est que le libre-échange a épuisé son continu positif au XXe siècle.

3- La troisième direction qui est sans doute la plus importante, est que si une coordination entre Etats est nécessaire, celle-ci ne doit pas empêcher de mener des politiques nationales qui sont seules légitimes.. Toute architecture de coordination doit donc préserver cette liberté d'action ou être condamnée à l'échec.

La démondialisation, J. Sapir, Seuil, 2011

Notes

1- Une étude systématique des données réalisée par des chercheurs du National Bureau of Economic Research (NBER) montre que les droits de douane (le protectionnisme) n'ont eu pratiquement aucun rôle dans l'effondrement du commerce international à partir de 1930. Ces mêmes chercheurs  indiquent que les deux facteurs déterminants dans son effondrement furent l'accroissement des coûts de transport et l'instabilité monétaire (...) Foreman-Peck montre bien que la contraction du crédit est une cause majeure de la contraction du commerce. La question de la liquidité (quantité d'argent-monnaie disponible) et non celle d'un retour au protectionnisme est donc bien centrale.

2- John Maynard Keynes (1883-1946) est un économiste et essayiste britannique. Il est l'un des acteurs principaux des accords de Bretton Woods (1944) qui réorganisent le système monétaire international. Son œuvre majeure est la Théorie générale de l'emploi, de l'intérêt et de la monnaie (1936). Ce livre, après d'autres, s'en prend à la loi de Say, un des fondements du laissez-faire, fondement des théories libérales.

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27 février 2016 6 27 /02 /février /2016 20:02

Depuis l’intervention des États-Unis en Irak au printemps 2003 et le renversement de Saddam Hussein, la destinée des sunnites d’Irak, représentant 30% de la population, a connu un tournant. Dominante parmi les sphères du pouvoir depuis l’époque ottomane puis du mandat britannique, les élites sunnites constituaient les principaux cadres du parti Baas de Saddam Hussein et occupaient les principaux postes de l’armée irakienne.

Même si une grande partie de la communauté sunnite était également opprimée par la dictature baasiste, la minorité sunnite dominante est considérée dans son ensemble comme l’ennemi des États-Unis, dans le contexte de la « guerre contre la terreur ». Exclus de la transition, en opposition au régime autoritaire de l’ancien Premier ministre Nouri Al-Maliki, les sunnites sont désormais confrontés à l’expansion brutale de l’organisation armée État islamique dans leurs provinces. Bien qu’il offre une revanche aux sunnites et l’espoir de dépasser le cadre national en rétablissant le califat, son idéologie et ses méthodes divisent la communauté sunnite irakienne.

 

1. Les conséquences de l’invasion de l’Irak par les États-Unis

La communauté sunnite a été affaiblie par la guerre menée par les États-Unis contre le parti Baas de Saddam Hussein à partir de 2003 et la période d’occupation qui l’a suivie. Majoritairement hostiles à l’intervention américaine, contrairement aux chiites et aux Kurdes, les sunnites sont victimes de la politique de « débaasification » initiée par l’administrateur civil américain Paul Bremer en mai 2003. Des responsables sunnites sont destitués de leurs fonctions dans l’armée et l’administration sans discernement quant à leur rôle dans la dictature de Saddam Hussein. Les sunnites sont collectivement diabolisés, ce qui génère un sentiment de punition aveugle [1].
Sur le plan militaire, les provinces centrales du pays, une région nommée « triangle sunnite » par les militaires américains, sont le lieu des opérations les plus violentes. La région densément peuplée au nord-ouest de Bagdad est en effet majoritairement sunnite. Saddam Hussein et la plupart des dirigeants de l’époque baasiste sont issus de cette région, notamment de Tikrit, la ville natale de Saddam Hussein où il est capturé en décembre 2003.

Les affrontements continuent dans cette région après le renversement du régime de Saddam Hussein : des insurgés sunnites continuent à mener une lutte asymétrique contre l’occupation états-unienne. La principale opération des forces américaines contre ces insurgés se déroule du 6 au 29 novembre 2004, c’est la deuxième bataille de Fallouja, nommée opération Phantom Fury par les forces armées des États-Unis. Le siège de la ville permet la prise d’un bastion du soulèvement antiaméricain, au cœur de la province sunnite d’Al-Anbar, au prix de nombreuses destructions dues aux tirs d’artillerie et aux bombardements aériens. Près de dix ans plus tard, en janvier 2014, l’organisation armée État islamique profite de la désorganisation qui règne toujours et de la perte de cohésion sociale à l’intérieur de la ville pour s’en emparer sans difficulté [2]. Le déchainement de violence qui accompagne la progression de l’État islamique témoigne de l’existence de plaies non refermées depuis la guerre d’Irak, il se nourrit du problème non résolu des Arabes sunnites irakiens.

Dès la formation du Conseil de gouvernement irakien en juillet 2003, les sunnites ont été exclus face à la représentativité écrasante des Kurdes et des chiites, seuls jugés capable de bâtir la démocratie. Le boycott des élections législatives de janvier 2005 et le retrait du parti islamique irakien en protestation contre l’attaque de Fallouja écartent durablement les représentants sunnites du processus de transition. La formation d’un gouvernement chiite soutenu par les États-Unis ramène brutalement les sunnites à leur statut de minorité. L’humiliation que cela représente et le stigmate identitaire qui leur est apposé ouvrent la voie à la radicalisation d’une partie de la communauté sunnite.

Des courants salafistes apparaissent, qui se distinguent des courants sunnites traditionnellement plutôt nationalistes et opposés au communautarisme. Ils affirment une identité musulmane et sunnite opposée à l’État irakien et au pouvoir chiite jugé illégitime, voire mécréant [3].

La ville de Bagdad est au cœur des violences confessionnelles. Les affrontements entre sunnites et chiites sont presque quotidiens après 2003. La conséquence de cet état de guerre civile est une forme d’épuration ethnique : les communautés se sont de plus en plus regroupées dans des quartiers séparés.

2. La contestation du gouvernement Al-Maliki

Nouri Al-Maliki arrive au pouvoir en mai 2006, à la tête d’un gouvernement composé essentiellement de partis chiites mais promettant la réconciliation nationale. Le pouvoir accroît son caractère autoritaire suite aux élections législatives de mars 2010, marquées par plusieurs attentats revendiqués par Al-Qaïda. Le scrutin est officiellement remporté par le Mouvement national irakien, dirigé par le laïc chiite Iyad Allaoui qui a les faveurs de la plupart des sunnites. Maliki conteste le résultat et après 9 mois de crise politique, les partis arrivés en tête parviennent à former une coalition au parlement irakien qui reconduit Maliki à son poste de Premier ministre.

Au printemps 2006, un attentat contre le mausolée chiite de Samarra est revendiqué par Al-Qaida. L’événement entraine les représailles meurtrières de milices chiites et le conflit irakien regagne en intensité. L’attentat de Samarra a pour effet de renforcer la marginalisation des sunnites, collectivement accusés de soutenir Al-Qaida par le gouvernement Maliki. La nature autoritaire et de plus en plus communautaire du gouvernement apparaît clairement lorsqu’un mandat d’arrêt est émis contre le vice-président sunnite Tariq al-Hashemi, ancien secrétaire général du Parti islamique irakien. Des forces gouvernementales assiègent sa résidence en décembre 2011, au lendemain du retrait des dernières troupes états-uniennes, l’obligeant à fuir au Kurdistan puis en Turquie. Des milliers de sunnites descendent dans les rues manifester contre Maliki [4].

Plusieurs manifestations pacifiques se sont déroulées depuis, contre l’exclusion des sunnites, pour la libération de prisonniers politiques et pour la poursuite de l’épuration des officiels d’ancien régime, dans un contexte toujours sur le point de dégénérer en affrontement communautaire. Une protestation de grande ampleur a eu lieu fin 2012, suite à l’arrestation des gardes du corps du Rafi al-Issawi, un ancien ministre sunnite. L’espoir d’un retour sur la scène politique pour les sunnites a été déçu, la répression n’a pu qu’exacerber le sentiment d’exclusion.

Maliki est finalement poussé vers la sortie par les alliés internationaux de l’Irak appelés à l’aide face à l’État islamique. La politique de plus en plus sectaire du Premier ministre est incompatible avec la position de Washington, qui fait de l’inclusion des sunnites une condition de son intervention. Début septembre 2014, Al-Abadi lui succède au poste de Premier ministre. Il affirme alors sa volonté d’offrir une meilleure représentativité aux minorités sunnite et kurde et de laisser davantage de pouvoir aux autorités locales [5]. Bagdad espère désormais pouvoir s’appuyer sur les tribus sunnites pour contrer la progression de l’État islamique.

3. Les sunnites irakiens et l’État islamique

Le 15 octobre 2006, des djihadistes sunnites, en partie issus des rangs d’Al-Qaïda, proclament l’État islamique d’Irak, qui devient État islamique en juin 2014. L’objectif de l’organisation est de rétablir le califat sur toute la communauté des croyants, sur le modèle du califat abbasside tel qu’il existait au IXème siècle. Son emprise s’étend désormais sur une grande partie des provinces sunnites d’Irak et sur la Syrie voisine. La capture d’infrastructures pétrolières et les pillages lui assurent des revenus bien supérieurs à toutes les organisations armées non-étatiques qui lui permettent de se procurer des armes et de mener des opérations de propagande auprès des populations.

L’émergence de l’État islamique et la proclamation d’un nouveau califat par Al-Baghdadi partage la communauté sunnite. Pour une partie d’entre-elle, il s’agit d’une opportunité historique, revanche contre le pouvoir chiite oppresseur et idéal rassemblant les sunnites au-delà des frontières irakiennes. D’autres sont, bien sûr, effrayés par la contagion djihadiste, la radicalisation d’une contestation au départ légitime et le recours à une violence insupportable.

En 2007, les milices sunnites Sahwa (« réveil ») avaient réussi à mobiliser des sunnites derrière le chef tribal Ahmed Abou Risha pour combattre Al-Qaïda, avec le soutien de l’armée américaine. Mais Maliki a dissous ces milices et s’est aliéné de potentiels soutiens locaux pour mener la guerre au djihadisme. Les tensions entre le pouvoir et les communautés sunnites ont ainsi permis à l’État islamique de progresser sans rencontrer de réelle résistance faute d’efforts coordonnés.

Les tribus sunnites sont éclatées face à l’EI et ne peuvent pas compter sur la protection de l’armée régulière irakienne. Même l’aide américaine et internationale ne paraît pas suffisamment crédible. Pour les chefs tribaux, il est risqué de s’attaquer à l’EI car l’issue du conflit est très incertaine. Les populations aussi craignent les exactions que l’EI pratique contre les tribus menaçant de se retourner contre lui. La solution la moins risquée est donc pour beaucoup de laisser faire.

À Mossoul comme à Fallouja, l’EI a pu compter sur le soutien ou la passivité des populations locales. Trahies par les autorités et par l’armée américaine, n’ayant pas obtenu les postes promis dans l’armée, des chefs tribaux qui s’étaient opposés aux islamistes en 2007-2008 ont choisi la radicalisation. Même des cheikhs qui ne partagent pas l’idéologie salafiste rigoriste voient dans l’alliance avec l’EI une nouvelle occasion de se battre contre le pouvoir de Bagdad.

Refusant à la fois le projet de l’EI et l’allégeance au pouvoir central, certains demandent désormais la reconnaissance d’une région sunnite autonome, bénéficiant d’une part de la rente pétrolière, sur le modèle du Kurdistan. Cette option est soutenue dès 2011 par le sunnite Oussama al-Noujaifi, alors président du Parlement puis votée par le conseil provincial de Salah ad-Din, fief de Saddam Hussein traditionnellement nationaliste, puis d’Al-Anbar, Diyala et de Ninive. Une autonomie sunnite pourrait faciliter l’engagement des tribus contre l’EI en leur donnant un cadre pour se coordonner sans dépendre des autorités honnies. Cependant la situation apparaît trop délicate pour qu’une négociation soit engagée maintenant. L’affaiblissement de l’État sous les coups des tensions communautaires profite aux organisations non-étatiques et renforce le crédit du modèle politique de l’État islamique, qui se situe précisément au-delà des États nationaux.

ARTICLE PUBLIÉ LE 29/12/2014 Par Corentin Denis

Bibliographie

- BENRAAD Myriam, « Fin de l’occupation et crise en Irak : la clé de voûte sunnite », Politique étrangère, printemps 2012, p. 161-172.

- BENRAAD Myriam, « Les sunnites, l’Irak et l’État islamique », Esprit, novembre 2014, p. 89-98.

- CIA, World Factbook, www.cia.gov/

International Crisis Group, Make or Break, Iraq’s Sunnis and the State, 14 août 2013.

- Presse : Le MondeRue89BBC

Notes :

[1BENRAAD Myriam, « Fin de l’occupation et crise en Irak : la clé de voûte sunnite », Politique étrangère, printemps 2012, p. 161-172.

[2L’HOMME Christina, « Un chercheur français : les frappes aériennes font le jeu des djihadistes », Rue89, 19 octobre 2014.

[3BENRAAD Myriam, « Les sunnites, l’Irak et l’État islamique », Esprit, novembre 2014, p. 89-98.

[4« Des milliers de sunnites défilent contre Maliki en Irak », Reuters, 23 décembre 2011.

[5SALLON Hélène, « La coalition contre l’État islamique pousse Bagdad à se réconcilier avec les sunnites », Le Monde, 16 septembre 2014.

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