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"N'oublie pas de rechercher aussi le bonheur que procure une compréhension nouvelle, apportant un lien supplémentaire entre le monde et toi. Ce devrait être l'oeuvre à laquelle tu apportes le plus grand soin, et dont tu puisses être le plus fier."

 

Albert Jacquard, A toi qui n'est pas encore né.

"On se fait généralement du progrès une idée fort élémentaire"

 

Régine Pernoud (1909-1998), historienne

"Moins d'histoire et de chronologie, ça ne va pas faire des jeunes gens modernes, ça va faire des jeunes gens amnésiques, consensuels et obéissants

Régis Debray

 

 

"Les véritables hommes de progrès ont pour point de départ un respect profond du passé"

Ernest Renan

 

 

26 septembre 2023 2 26 /09 /septembre /2023 11:04

Sujet: dans un texte construit montrez quelles furent les influences grecques et romaines - parfois mutuelles- dans le bassin méditerranéen et ce qui les a rendu possibles durant l'antiquité

 

Introduction

A partir du VIIIe siècle avant J-C la civilisation grecque et la civilisation romaine diffusent à des rythmes différents certains de leurs modèles culturels auprès de populations diverses, tout autour du bassin méditerranéen.

Quelles sont ces influences et comment leur essaimage a-t-il été rendu possible ?

Nous analyserons dans un premier temps les empreintes grecques pour traiter ensuite les romaines en montrant qu'elles furent parfois étroitement reliées.

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A partir du VIIIe siècle et jusqu'au VIe siècle avant J-C un mouvement de colonisation se produit depuis la Grèce. En effet de nombreuses cités-Etat - entité politique la plus courante à l'époque qui comprend une ville généralement fortifiée et les campagnes environnantes - confrontés à des problèmes de subsistance suite à croissance démographique, se voient contraintes de se séparer d'une partie de leur population.

Désignés par tirage au sort, les futurs colons dirigés par un chef partent en bateau pour fonder de nouvelles cités, le plus souvent sur les littoraux et à l'embouchure de fleuves qui offraient des avantages pour les activités commerciales notamment. Le mouvement est d’ampleur notamment en Grande Grèce (Italie du Sud et Sicile), autour de la mer Noire, en Gaule et dans une moindre mesure en Afrique du Nord et en Espagne. Par exemple, les corinthiens fondent Syracuse au VIIIe siècle, les phocéens Massalia au VIe siècle. Cette colonisation a pu être autant pacifique que guerrière, selon les cas et les populations indigènes qui étaient présentes avant les grecs.

Les nouvelles cités conservent des liens avec la « cité-mère »  et conservent leur culture d'origine qu'elles contribuent à diffuser: la religion avec  ses multiples divinités comme Athéna, déesse de la sagesse et de la guerre, Zeus, maître de l'Olympe associé à la foudre, Poseidon dieu des mers etc., l’architecture avec les styles dorique puis plus tard ionien et corinthien pour la construction des temples, la langue grecque , la philosophie (Pythagore) qui nourrit une réflexion très riche sur l’homme ou la politique, le théâtre ou la sculpture, art reflétant la recherche d'un idéal de beauté du corps, qui auront une profonde influence sur les romains; ceux-ci allant jusqu'à adopter entièrement le panthéon grec ou à imiter les constructions sacrées grecques.

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Plus encore encore que les grecs, les romains ont profondément influencé le monde méditerranéen . Pourquoi ?

Tout d’abord parce que leurs présence, résultat de nombreuses conquêtes militaires, a été beaucoup plus étendue et plus durable que celle des grecs. Au second siècle de notre ère, l’empire romain fait plus de 5 millions de km², comprend un quart de la population mondiale et contrôle l’ensemble du bassin méditerranéen, ce qui fera dire aux romains que la Méditerranée est « leur mer » (« mare nostrum »). L’excellence de l’armée romaine a été l’outil essentiel des conquêtes, d’abord en Italie puis au détriment de Carthage, la cité rivale d'Afrique du Nord, suite aux guerres puniques qui s'achèvent en 146 av JC, puis en Hispanie, en Grèce qui influença profondément les romains, en Gaule grâce à César au Ier siècle avant J-C suite à sa victoire sur Vercingétorix, ou même en Égypte, Asie Mineure etc.

La capacité d’organisation, la discipline, la qualité de l’armement – parfois emprunté aux ennemis, comme le glaive espagnol – ont permis aux légions de Rome de construire une réputation de quasi-invincibilité.

L’influence réelle de Rome est ensuite le fait d’un processus appelé « romanisation ». Il implique que les peuples conquis ont fini par adopter les caractères essentiels de la culture romaine : la langue (le latin) les règles juridiques (droit romain), la citoyenneté que le port de la toge rendait visible, les Dieux et Déesses romains mais aussi les loisirs comme les combats de gladiateurs ou les bains publics. Cette romanisation a été plus marquée à l’Ouest qu’à l’Est et au Sud de l’Empire.

Ce sont les cités bâties par les romains dans tout l'empire qui ont le mieux permis cette lente diffusion de la leur civilisation. Ces cités qui se voulaient être des copies conformes aux cités italiennes et notamment la capitale, Rome, matérialisaient le modus vivendi romain : les thermes et fontaines rendus possibles par les aqueducs, ouvrages d’ingénierie remarquables, le forum, cœur de la vie politique et économique, le sénat local, le théâtre, l’amphithéâtre, les temples ou parfois l’hippodrome pour les courses de chars. En Gaule Lugdunum, Arelate (Arles) ou Narbo Martius (Narbonne) en sont des exemples éclatants.
 

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L’influence des grecs et des romains sur les peuples méditerranéens a été considérable. D’abord fruit de la colonisation grecque entre le VIIIe et VIe siècles avant J.-C., elle s’est approfondie avec les nombreuses conquêtes de Rome surtout à partir du IIIe siècle avant J.-C. La romanisation a été d’autant plus importante que la domination de Rome a duré de nombreux siècles, jusqu’au Vème siècle de notre ère.

Le fait que les romains aient largement assimilé des éléments de la culture grecque a conduit les historiens à parler de culture « greco-latine » dont les héritages sont encore très vivaces aujourd’hui.

 

 

 

 

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29 novembre 2020 7 29 /11 /novembre /2020 08:20

 

En 508 avant J-C, Clisthène établit à Athènes un système de gouvernement démocratique où un nombre beaucoup plus important de citoyens peut désormais participer directement à la vie politique de la cité. Quels principes ont permis à cette démocratie de s'affirmer et de durer deux siècles ? Était-elle pleinement satisfaisante ?

 

Le système politique athénien repose sur quelques principes fondateurs essentiels permettant des prises de décisions collectives, la cohésion de la cité et sa défense.

Le premier réside dans l'égalité de tous les citoyens face à la loi, c'est à dire l'isonomie. Qu'ils soient issus de riches familles ou pas, les citoyens devront se soumettre aux mêmes règles - décidées par le vote - et auront théoriquement les mêmes chances de participer à la vie politique. Pour rendre possible ce principe Clisthène fit disparaître les patronymes ancestraux au profit des patronymes liés au lieu de vie essentiel, le dème. Il était ainsi plus difficile de différencier les origines sociales. Ce principe d'égalité s'applique notamment dans le tirage au sort qui concerne par exemple certaines magistratures ou la boulé, conseil de 500 citoyens, chargé de préparer les lois et de surveiller le travail des archontes, ou dans le temps de parole à l'assemblée mesuré par le clepsydre. Le système athénien repose sur le respect du choix de la majorité, d'où l'usage du vote tant dans le domaine législatif à l'écclesia que judiciaire, car les citoyens étaient amenés à voter sur la culpabilité d'accusés au tribunal de l'héliée. Pour permettre aux plus modestes de participer aux séances de ce de ce dernier Périclès instaure le  misthos (indemnité versée aux citoyens pauvres pour qu'ils puissent délaisser leurs activités professionnelles). A partir de - 400 il concernera aussi la participation à l'ecclesia. L'équité n'est donc pas que théorique.

Pour garantir la cohésion de la cité d'autres principes majeurs sont défendus. D'abord le fait que les plus riches soient tenus de dépenser une partie de leur fortune personnelle pour financer des projets communs (liturgie) ou des banquets, la participation de tous aux grandes fêtes religieuses notamment les Panathénées en l'honneur de la déesse Athéna. Plus important encore, chaque citoyen est tenu de défendre sa cité si celle-ci est en danger. Sacrifier éventuellement sa vie est un devoir civique qui justifie l'obtention de droits politiques. Ainsi l'acquisition de la citoyenneté se réalise suite à l'éphébie, service militaire de deux ans permettant de former les futurs soldats, et chaque citoyen est tenu de s'équiper militairement par ses propres moyens. Les plus aisés sont des cavaliers, les plus pauvres servent en tant que rameurs dans la flotte, la plupart restent des fantassins lourdement armés nommés hoplites. Enfin le devoir d'exemplarité est au cœur de la citoyenneté athénienne. Cela a pour conséquence la possibilité de la perdre (l'atimie) en cas de faute grave ou d'être ostracisé, c'est à dire exilé, si l'on est soupçonné de vouloir porter atteinte aux institutions démocratiques ou de trahir sa cité.

 

Ces principes correspondant clairement à une démocratie directe n'excluent pas des faiblesses voire des défauts dans le système.

Premièrement, la citoyenneté qui implique des droits politiques importants restera très circonscrite aux Vè et IVè siècles. En effet, les femmes mais aussi les métèques, ou étrangers et bien sûr les esclaves en sont exclus. Ainsi 15% seulement de la population accède à la citoyenneté. Il est très rare qu'un étranger puisse obtenir le précieux statut même s'il a rendu de grands services à la cité. D'autre part il faut être soi-même fils de deux parents athéniens citoyens pour le devenir.

En outre, si théoriquement tous les citoyens peuvent accéder aux plus hautes charges et peser sur les destin de leur cité, dans les faits il s'avère que ce sont presque toujours les hommes issus des plus riches et vieilles familles aristocratiques d'Athènes qui monopolisent le pouvoir. Périclès en est l'illustration, ayant été élu une trentaine de fois à la plus haute charge, celle de stratège. Ayant reçus une meilleure éducation, disposant donc de capacités oratoires et rhétoriques ainsi que d'une fortune leur permettant d'acheter des fidélités et des votes, ils détiennent de fait entre leurs mains le destin de la cité surtout au Vème siècle. 

Le fonctionnement de la démocratie athénienne conduit irrémédiablement à des dérives bien connues et critiquées surtout à la fin du Vème siècle et au IVème siècle tant par des philosophes (Platon) que des auteurs de théâtre (Euripide, Aristophane): les discours démagogiques visant à flatter les électeurs pour être élu ou réélu ou le glissement vers une forme de ploutocratie où l'argent devient un moyen sinon de corruption du moins d'achat des votes. On voit donc que l'égalité  entre citoyens n'empêche pas en réalité Athènes de connaître une certaine confiscation du pouvoir par les plus favorisés, qu'ils soient aristocrates et/ou fortunés.

 

La cité d'Athènes a appliqué dès le Vème siècle avant J-C les principes fondamentaux d'une démocrate directe où chaque citoyen peut exercer des responsabilités politiques engageant le destin de sa patrie. La démocratie athénienne ne fut toutefois pas exempte de défauts qui ont été l'objet d'âpres débats entre athéniens; les dérives démagogiques ou ploutocratiques ont ainsi contribué a affaiblir la foi de certains athéniens - le célèbre philosophe Platon par exemple - en leur régime fondé sur l'égalité.

 

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11 octobre 2016 2 11 /10 /octobre /2016 10:52

Introduction

Inventée par le Club de Rome dans les années 1970 la notion de développement durable cherche à concilier les progrès économiques et sociaux (éducation, santé, logement) tout en préservant l'environnement pour les générations à venir, par exemple en utilisant davantage les ressources renouvelables, c'est-à-dire dont les réserves sont inépuisables. Tout cela dans un contexte d'accroissement démographique très rapide à niveau mondial.

Si depuis les années 1990 de réels progrès ont été réalisés dans ce domaine, de grandes difficultés subsistent. Quels sont-ils et comment les expliquer ?

 

Partie 1 : les progrès

La prise de conscience des problèmes économiques et sociaux mais aussi environnementaux a débouché sur diverses prises de décisions. Dans le domaine écologique de grandes conférences internationales, Rio en 1992 ou Kyoto en 1997, ont permis à de nombreux pays de s'engager, par exemple concernant la réduction des émissions de GES (gaz à effet de serre) afin de lutter contre le réchauffement climatique. Les résultats sont encourageants bien qu'inégaux, l'Europe jouant le rôle de pilote dans ce cas précis.

Dans de nombreux pays, surtout développés, et grâce au concours d'ONG (organisation non gouvernementale comme Greenpeace) des mesures concrètes en faveur de l'environnement se sont multipliées : recyclage des déchets, normes anti-pollution (usines, véhicules), protection des espèces animales etc. Ponctuellement sont apparus les Ecoquartiers (doc 3), notamment dans les pays scandinaves – les plus avancés dans le D.D- qui réussissent à concilier les 3 piliers du développement durable. En effet l'habitat y est à énergie positive (plus d'énergie créée que consommée) tout en favorisant le développement économique et en offrant des services essentiels aux populations (écoles, crèches)

D'un point de vue social les Objectifs du Millénaire fixés par l'ONU en 2000 ont eu des résultats positifs puisque la grande pauvreté à reculé ainsi que la mortalité infantile et l'accès à l'eau potable s'est amélioré.

 

Partie 2 : les difficultés d'application

Toutefois, pour diverses raisons, bien des difficultés subsistent dans la mise en œuvre du D.D.

Tout d'abord on constate que le développement économique et social, piliers essentiels du D.D, sont très inégaux sur l'ensemble de la planète. L'Indice de développement humain (IDH) est très variable d'un pays à l'autre – les pays les moins avancés (PMA) connaissant une situation très préoccupante (doc 1). Mais les contrastes peuvent être aussi marqués d'une région à l'autre, comme en Chine (doc 2), et souvent même localement, d'un quartier à l'autre.

Si concilier les 3 piliers est tout à fait possible, comme le montre l’initiative Cambio verde à Curitiba au Brésil (échange de déchets contre de la nourriture, le tout créant des emplois), des contradictions apparaissent souvent, ralentissant la mise en place d'un développement durable.

Deux exemples l'illustrent : dans les pays en voie de développement et les pays émergents, la surexploitation des ressources naturelles (ressources forestières, halieutiques, minières ou pétrolières) est nécessaire pour le développement économique et social au moment où la population continue de croître très rapidement. Les enjeux écologiques sont clairement secondaires, la nature est parfois sacrifiée (déforestation en Amazonie ou Indonésie) aux besoins grandissants des habitants.

Dans les pays développés certains lobbys (ceux liés à la fabrication des emballages, au pétrole, au diesel, aux pesticides par ex.) peuvent venir contrarier des mesures pour mieux protéger l'environnement et la santé des citoyens. Le cas de la voiture fonctionnant à l'air comprimé est révélateur de certains blocages très forts, de même que l'exemple actuel du glyphosate.

 

Conclusion

L'idée de développement durable a donc fait du chemin depuis plus de 40 ans. De décisions concrètes ont déjà permis de freiner l'empreinte écologique tout en améliorant le sort de nombreuses personnes. Mais avec l'accroissement démographique qui se poursuit à un rythme soutenu et les intérêts contradictoires de certains acteurs puissants, les défis à relever sont encore immenses. De nombreux indicateurs montrent qu'il faudra aller beaucoup plus loin dans la remise en question de l'organisation des activités humaines et le partage des richesses.

 

 

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6 juin 2016 1 06 /06 /juin /2016 12:06

 

Le sujet 

Pouvoir de l'Église et pouvoir seigneurial du XIe au XIIIe en Europe occidentale

Accroche de l'introduction: évoquer le contexte global de la période du moyen-âge central = une Europe chrétienne, essentiellement rurale et qui connaît l'âge d'or de la féodalité

Problématiques possibles:

  • Comment le pouvoir de l'Église et des seigneurs a-t-il évolué du XIe au XIIIe siècle ?

  • Comment l'Église et les seigneurs ont-ils tant pu influencer la vie durant le moyen-âge central ?

 

Mots clés:

banalités, cens, champart, charte de franchise, château fort, corvées, croisade des Albigeois, dîme,  donations pieuses, droit de ban, excommunication, féodalité, hérésie, paix de Dieu, Pape, présence réelle, réforme grégorienne, réserve, Salut , sacrement, seigneurie ...

Ecueils à éviter: évoquer seulement la France, glisser vers des considérations qui ne sont pas directement en lien avec la notion de pouvoir (évoquer le mouvement clunisien ou les progrès techniques agricoles ou encore les défrichements).

 

Plan possible

1- L'Eglise catholique: une influence politique, sociale et spirituelle majeure

A- Une institution influente politiquement et socialement 

  • La réforme Grégorienne / Grégoire VII: le pape entend être le chef de la chrétienté toute entière, donc aussi au-dessus des monarques. Il est désormais élu par le haut clergé

  • L'Eglise initiatrice des croisades contre les musulmans en Terre sainte et relais puissant pour la reconquista

  • Une influence sociale majeure: la paix de Dieu = limiter la violence inhérente à la société féodale / éduquer / soigner (hôtels Dieu) grâce à sa richesse matérielle de plus en plus grande (donations pieuses, dîme)

B- Un pouvoir spirituel profond: l'unique voie de Salut

  • Guider les âmes vers Dieu: entre espérance (vie éternelle, paradis, l'amour) et peurs (l'enfer, le diable, le péché). Des pratiques diverses (messes avec l'eucharistie, fêtes religieuses dont Pâques est la plus importante, pèlerinages etc.) parfois coercitives (excommunication, interdit)

  • Les églises, lieux du pouvoir religieux. Tout village possède une construction à vocation spirituelle. Elle rappelle la puissance de l'Eglise, surtout dans le cas des cathédrales dans les villes.

  • Lutter pour préserver l'unité de la foi catholique : le traitement des hérétiques (inquisition) et des juifs

2- Le temps de la féodalité: l'emprise importante des seigneurs

A- L'ascension irrésistible des grands aristocrates

  • Le délitement du pouvoir royal carolingien (causes internes et extérieures). Des seigneurs parfois plus puissants que les monarques.

  • La figure du seigneur domine la vie des populations, surtout rurales: le chevalier et le château fort, c'est-à-dire les symboles de la force militaire.

B- Les expressions du pouvoir seigneurial

  • Le droit de ban (droits de mutations, banalités)

  • Le droit de propriété (champart, cens, corvées pour mettre en valeur la réserve seigneuriale)

C- L'atténuation de la domination à partir du milieu du XII e siècle

- Les chartes de Franchise comprises comme des concessions faîtes aux masses laborieuses par les seigneurs.

 

Conclusion

Synthétiser l'essentiel. Exprimer une hiérarchisation entre le pouvoir de l'Eglise et celui des seigneurs et en notant que le premier était le seul capable de modérer les appétits de la noblesse souvent brutale et profitant de sa force pour commettre tous types d'exactions. Finir le devoir en notant que le pouvoir royal s'affirme un peu partout en Europe occidentale sous des formes diverses.

 

 

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11 février 2016 4 11 /02 /février /2016 10:59

 

Sujet

Travailler et obéir au village en Europe occidentale du XI e au XIII e siècles

 

Problématiques possibles

  • Comment a évolué le quotidien des villageois entre le XI et XIII siècles ? (plan chronologique)

  • Quelles étaient les contraintes et traits de la vie paysanne ? (plan thématique)

  • Qui détenait le pouvoir au sein des villages et quelles activités prédominaient ? (plan thématique)

Mots clés

tenancier, serf, assolement triennal, légumineuses, moulins, charrue, collier d'épaule, réchauffement climatique, droit de ban, champart, cens, banalités, dîme, eucharistie...

 

Introduction possible

Durant le moyen-âge central le village constitue le lieu de vie de 90% des habitants d'Europe occidentale. Espace du quotidien marqué par l'emprise à la fois seigneuriale et de la religion catholique, symbolisée par le château et l'église, il est profondément marqué par le travail agricole qui reste de loin l'activité principale de la population européenne.

Il est donc intéressant, dans ces conditions, de se demander quelles étaient les contraintes et traits principaux de la vie paysanne.

Pour répondre à cette question il conviendra dans un premier temps de montrer que la terre est le support majeur du travail des villageois, puis d'insister sur la figure du seigneur comme élément du pouvoir exercé sur les villageois, enfin d'évoquer l'omniprésence de la puissance spirituelle de l'Eglise.

 

 

Plan possible

 

1- La terre, support essentiel du labeur villageois

A- Les travaux agricoles  

    • Le rythme des saisons

    • La petite exploitation est la règle

    • La part prépondérante des céréales

    • Outillage simple

B- Temps de progrès

    • Les outils s'améliorent (charrue remplace l'araire, collier d'épaule remplace collier de cou)

    • La généralisation de l'assolement triennal et donc aussi diversification des cultures (légumineuses, plantes textiles et tinctoriales)

    • L'ère des moulins qui se multiplient (à eau, à vent orientable, à marée)

    • Un climat plus généreux (réchauffement)

    • Les défrichements et leurs conséquences 

2- Le seigneur comme figure centrale du pouvoir au sein des villages

A- Une autorité et une force que symbolise le château-fort

    • Le droit de ban (droits de mutations et banalités)

    • La fonction combattante: source de protection et de crainte

    • Une autorité parfois contestée: les révoltes paysannes et l'octroi de chartes (XII-XIIIe siècles)

B- Une ponction importante sur le travail paysan

 

                     - la propriété terrienne, source du pouvoir seigneurial

                     - la plupart sont des tenanciers et serfs dont le nombre diminue tout de même.

                     - Le droit de propriété: champart, cens, corvées, banalités

 

3- L'omniprésence de l'autorité spirituelle de l'Eglise

A- Un bâtiment au cœur de tout village: l'église

    • Un monument qui s'impose à tous et domine architecturalement l'habitat.

    • Un lieu commun à tous pour les offices religieux.

    • Le rappel d'un impôt à payer: la dîme

B- Un personnage clé: le prêtre

    • Un guide pour les âmes, relais indirect de l'autorité papale à Rome

    • Des règles rigoureuses à suivre (messes fréquentes avec la communion = eucharistie, confession des péchés, jeûne, pélerinage)

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26 octobre 2009 1 26 /10 /octobre /2009 12:05

 

Réponse rédigée:
          « Présentez le christianisme, soulignez sa filiation spirituelle avec le judaïsme et enfin expliquez sa diffusion »

 

Introduction

Au début de notre ère, dans une province reculée de l'empire romain apparaît une religion nouvelle. Prenant racine dans les traditions bibliques juives, le christianisme s'affirme comme une religion à vocation universelle et dont la diffusion s'accèlère dès la fin du Ier siècle. Quels sont les fondements du christianisme et comment expliquer son succès ?

 

A- Une religion issue du Judaisme et qui s'en sépare

  • Le personnage de Jésus: c'est autour de l'interprétation de son enseignement et de la nature de sa personne que naît le christianisme. Connu essentiellement grâce aux Evangiles rédigés au Ier siècle, il vit en Judée région occupée par les romains depuis -63 et devenue officiellement province romaine en 6 ap JC.Vers 30 ans Jésus débute son ministère, c'est à dire sa prédication comme prophète.

    D'après les traditions bibliques un messie devait venir libérer les hébreux de la domination étrangère et permettre aussi leur régénération spirituelle. Cette attente constitue l'un des fondements de la religion juive de l'époque. Or Jésus annonce qu'il est ce sauveur attendu: cette annonce divise les juifs. Certains croient que la prophétie s'est accomplie devenant adeptes d'une religion nouvelle d'autres considèrent qu'il s'agit d'un imposteur; ceux-là continueront à pratiquer le Judaïsme traditionnel et sont intervenus pour le faire condamner. Pour les premiers Jésus incarne la voie du salut c'est à dire l'accès au royaume de Dieu.

  • La filiation entre Judaïsme et christianisme

    Pourtant cette différence d'appréciation fondamentale de la nature et du rôle de Jésus, Christ pour les uns, faux prophète pour les autres, ne doit pas cacher une réalité essentielle: le christianisme reprend bon nombre de traditions bibliques. Jésus est lui même juif, il connaît les enseignements des anciens prophètes. Ainsi les chrétiens restent évidemment monothéistes et continuent de s'appuyer sur les lois de Moise qu'ils considèrent fondamentales pour faire leur salut (document 2)

  • L'originalité du message chrétien

    Cependant le message transmis par Jésus se démarque de certaines traditions: ainsi la loi du Talion, « oeil pour oeil dent pour dent », est dépassée par le pardon et l'amour de ses ennemis. Pour Jésus c'est d'ailleurs l'un des aspects essentels du Salut. Il complète le décalogue de Moïse en plaçant l'amour du prochain comme le commandement majeur.

    En outre, Jésus insiste sur la nécessité d'une foi profonde s'opposant aux pratiques saducéennes ou pharisiennes qu'il juge superficielles et hypocrites. Ainsi les chrétiens vont-ils abandonner la plupart des rites traditionnels à commencer par les holocaustes et les sacrifices. Le seul « rituel » enseigné par Jésus est l'eucharistie, c'est à dire le partage du pain et du vin.

    Peut-être plus important encore, il ouvre la nouvelle foi à tous, ne se limitant pas aux seuls juifs; l'exemple donné de cet universalisme, de cette necessité de faire connaître la « bonne nouvelle » à tous est repris ensuite par ses disciples dans leur oeuvre missionnaire.

 

B- La diffusion du Christianisme

  • Les débuts de la diffusion: Dès la mort de Jésus les premiers disciples s'organisent; une trentaine d'années plus tard (63) on leur donne pour la première fois le nom de « chrétiens ». AU Ier siècle les apôtres et Paul de Tarse qui rédige les Epîtres jouent un rôle fondamental dans la diffusion de la nouvelle croyance. Ils prêchent au delà de la Palestine, en Asie mineure, en Grèce, à Rome ou en Egypte.Cette diffusion se fait donc essentiellement de façon orale , la rédaction des Evangiles et des Epîtres offrant une base écrite pour les personnes plus cultivées qui vont peu à peu organiser l'Eglise.

  • Le positionnement des autorités romaines: La diffusion du christianisme concerne donc le monde romanisé. Les autorités de l'empire sont au départ plus étonnées qu'indignées par la nouvelle religion, ils comprennent mal cette adoration pour un personnage qui est mort crucifié. Tout au plus les chrétiens servent de boucs émissaires comme ce fut le cas en 64 suite à l'incendie de Rome.

    Par la suite les autorités durcissent leur position car les chrétiens dont le nombre croît y compris chez les romains refusent les traditions religieuses païennes. C'est donc une menace pour l'unité et la cohésion de l'empire. Ainsi en 112 l'empereur Trajan déclare officiellement l'illégalité du christianisme: c'est le début des persécutions contre les chrétiens. Celles-ci impliquent des procès contre ces derniers et bien souvent des condamnations à la peine capitale: décapitation pour les chrétiens citoyens romains, crucifixions ou « bêtes féroces » pour les autres. Au II siècle des évènements notoires marquent les esprits comme à Lyon en 177 où de nombreux chrétiens sont massacrés. Le III siècle constitue l'apogée de la politique de persécution par les romains et en même temps l'aveu de leur impuissance face à la percée jamais démentie des idéaux chrétiens.

  • Le succès du christianisme: malgré tous leurs efforts les autorités romaines ne peuvent que constater le succès grandissant de la nouvelle religion. La simplicité de son message centré sur l'amour et le pardon ainsi que son ouverture à toutes les cultures et classes sociales expliquent pour une bonne part les adhésions des paiens. De plus pour les chrétiens, l'espérance du royaume de Dieu s'ouvre à tous et notamment aux plus déshérités (sermon de la montagne de Jésus: « heureux les pauvres... ») ce qui n'était pas forcément le cas dans les autres religions de l'époque, plus élitistes.

    Ainsi entérinant la progression du christianisme, l'empereur Constantin déclare la tolérance à l'égard des chrétiens au début du IV siècle (Edit de Milan). Cette décision est suivie quelques décennies plus tard par la reconnaissance de cette religion comme religion officielle de l'Empire. (Edit de Theodose en 380)


     Conclusion


    « Fils héritier » du judaisme, le christianisme s'est affirmé comme une religion beaucoup plus ouverte qui a su toucher des cultures et milieux très divers dans et hors de l'empire romain. Il faut cependant souligner que durant les premiers siècles il n'y a pas un mais des christianismes que divers conciles postérieurs vont tenter d'unifier.

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