• : HISTOIRE-GÉO en LIBERTÉ
  • : Ce lieu permet d'approfondir les thèmes abordés en classe, de clarifier des points essentiels de méthodologie et d'affûter son esprit critique. Il est dédié aux esprits curieux qui ont soif de compréhension et de liberté intellectuelle.
  • Contact

"N'oublie pas de rechercher aussi le bonheur que procure une compréhension nouvelle, apportant un lien supplémentaire entre le monde et toi. Ce devrait être l'oeuvre à laquelle tu apportes le plus grand soin, et dont tu puisses être le plus fier."

 

Albert Jacquard, A toi qui n'est pas encore né.

"On se fait généralement du progrès une idée fort élémentaire"

 

Régine Pernoud (1909-1998), historienne

"Moins d'histoire et de chronologie, ça ne va pas faire des jeunes gens modernes, ça va faire des jeunes gens amnésiques, consensuels et obéissants

Régis Debray

 

 

"Les véritables hommes de progrès ont pour point de départ un respect profond du passé"

Ernest Renan

 

 

29 novembre 2020 7 29 /11 /novembre /2020 16:59

75%, c'est désormais la part des français qui considèrent qu'il y a trop d'immigrés , 60% pensant qu'on « ne se sent plus chez soi comme avant en France »

Cette enquête intitulée « fractures françaises » parue en avril 2014, ne fait que confirmer une tendance mesurée par les sondages depuis des années. Ipsos met ainsi en évidence une évolution profonde de la société sur les thématiques identitaires: repli et crispation identitaire, exacerbation de la défiance.. Les résultats confirment l'hostilité parfois massive à l'égard des étrangers:66% des français sont ainsi d'accord avec l'idée selon laquelle il y a trop d'étrangers en France, 47% pensent que pour réduire le nombre de chômeurs il faut réduire le nombre d'immigrés. Le rejet de l'Islam est majoritaire: 63% des français considèrent que cette religion n'est pas compatible avec les valeurs de la société française. (46% à gauche 72% à l'UMP). L'évolution concerne une majorité de citoyens quelle que soit leur couleur politique (…)

Cette évolution sociétale est-elle spécifique à l'Héxagone ?

Une autre enquête de l'institut IPSOS en juin 2011 permet de prendre du recul et d'observer ces tendances à l'échelle mondiale. L'étude menée dans 23 pays du monde montre que si 54 % des français pensent qu'il y a trop d'immigrés, ce pourcentage correspond à la moyenne des pays interrogés. Le pourcentage est beaucoup plus élevé pour les britanniques (77%), , les belges (72%), les italiens et les espagnols (67%), les russes (77%), les argentins (61%), les indiens (59%) ou les américains (60%)... et singulièrement bas pour le Japon (30%) où les flux migratoires sont très faibles. (...) Difficile au vu de ces résultats de soutenir que le rejet de l'immigration exprimerait donc la peur d'une Europe blanche, chrétienne, vieillissante face à une immigration extra-européenne, musulmane et jeune. Processus universel, la peur de l'immigration concerne tous les individus quelle que soit leur origine ou leur culture.

En 2014 une enquête consacrée aux musulmans de région parisienne montre à bien des égards que la perception de l'immigration n'est pas très différente quelle que soit l'origine des français concernés. Ainsi, si 82% des musulmans franciliens interrogés sont favorables au droit de vote des étrangers ils sont la moitié à juger « qu'il y a trop d'immigrés » (5 points de plus que la moyenne francilienne), et 52% à considérer que l'on « ne se sent plus chez soi comme avant » (11 points de plus que la moyenne francilienne).

C. Guilluy, La France périphérique, Champs Essai,2014

Partager cet article
Repost0
10 avril 2020 5 10 /04 /avril /2020 12:02

Emmanuel Macron s'apprête à recevoir les présidents sénégalais et ivoiriens. Migrations, pauvreté, démographie... Les problèmes du continent africain sont nombreux : mais la France est très loin d'être en mesure de contribuer à leur résolution.

Vendredi 20 avril 2018, les deux derniers piliers de l’ancienne «françafrique», à savoir les présidents Macky Sall du Sénégal et Alassane Ouattara de Côte d’Ivoire, seront reçus par Emmanuel Macron. La situation du continent africain est à ce point préoccupante que l’on voit mal ce que pourra leur promettre le président français en dehors de discours creux et de vœux pieux ?

D’autant plus que, contrairement aux idées-reçues, l’Afrique ne compte pas pour l’économie française. Alors que la totalité de ses exportations mondiales est d’un peu moins de 500 milliards d’euros, la France vend à la seule Afrique sud saharienne pour à peine 14 milliards d’euros de biens et marchandises, soit moins de 3% de toutes ses exportations. La zone CFA totalise à elle seule 46% de ces presque 14 milliards, soit à peine un peu plus de 1% de toutes les exportations françaises. Pour ce qui est des importations, les chiffres sont voisins. Quant à la zone CFA elle-même, elle n’est pas cette «chasse commerciale gardée» permettant aux productions françaises de bénéficier d’une sorte de marché réservé comme certains l’affirment puisque, depuis une décennie, la part de la France dans le marché de cette zone n’est en effet que de 11% environ, loin derrière la Chine.

Militairement, c’est sur la France que repose la «police» du Sahel. Or, Paris n’est pas en mesure de s’attaquer aux causes de la guerre qui s’y déroule. Ces dernières sont en effet inscrites dans la géographie et l’histoire de cette vaste région dans laquelle les populations «blanches», ou du moins à peau «claire», ultra minoritaires vivent au nord cependant que des populations noires vivent au sud. Traditionnellement, les pasteurs nordistes razziaient les agriculteurs vivant le long du fleuve.

La colonisation rassembla nomades et sédentaires dans les limites administratives de l'AOF (Afrique occidentale française). Lors de la décolonisation, les délimitations internes à ce vaste ensemble devinrent des frontières d'Etats. A l'intérieur de ces frontières, l’ethno-mathématique électorale donna automatiquement la victoire, donc le pouvoir aux plus nombreux, c’est-à-dire aux sudistes. Au Mali et au Niger, les Touareg qui refusèrent d’être soumis à leurs anciennes victimes se soulevèrent à maintes reprises. C'est sur ce terreau propice que se développèrent ensuite les trafiquants de toutes sortes, puis, aujourd’hui les islamistes, le djihadisme étant d’abord ici la surinfection d’une plaie ethnique.

Conscient que la question est insoluble, le président français cherche donc actuellement une porte de sortie.

Plus généralement, les dirigeants français ont bien conscience que ni la France, ni même l’Union européenne ne peuvent véritablement aider l’Afrique. Comment le pourraient-ils quand, du nord au sud et de l'est à l'ouest, le continent africain est ravagé par des guerres ou des crises. De la Méditerranée aux prolongements sahariens, la dislocation libyenne entretient un foyer majeur de déstabilisation. Dans le cône austral, ce qui fut la puissante Afrique du Sud sombre lentement dans un chaos social. De l'Atlantique à l'océan Indien, toute la bande sahélienne est enflammée par un mouvement à la fois fondamentaliste et mafieux dont les ancrages se situent au Mali, dans le nord du Nigeria et en Somalie; plus au sud, la Centrafrique a explosé cependant que l'immense RDC n'en finit pas de mourir.

Economiquement, et à l’exception d’enclaves dévolues à l’exportation de ressources minières confiées à des sociétés transnationales sans lien avec l’économie locale, l’Afrique est aujourd’hui largement en dehors du commerce, donc de l’économie mondiale. Malgré le pétrole et les minerais, sa part dans les échanges mondiaux (importations plus exportations), est en effet dérisoire. De 6% en 1980, elle s’est effondrée à 2% dans la décennie 1990, avant de «remonter» à un peu plus de 3% aujourd’hui.

En Afrique, les crises alimentaires sont permanentes, les infrastructures de santé ont disparu comme l'a montré la tragédie d'Ebola en Afrique de l'Ouest ou la flambée de peste à Madagascar, l'insécurité est généralisée et la pauvreté atteint des niveaux sidérants.

Aujourd’hui, plus de la moitié de la population du continent, soit environ 600 millions de personnes, vit avec moins de 1,25 dollar (moins de 1 euro) par jour. Si nous ajoutons à ce chiffre les 250 millions d'Africains ayant un revenu situé entre 2 et 4 dollars, soit, juste à la limite supérieure de l'extrême pauvreté, cela fait un total d'environ 670 millions d'Africains sur une population totale de 1,1 milliard qui vit dans la pauvreté.

Le développement passe par la formation de cadres et par l'innovation, or sur une moyenne de moins de 200 000 brevets d’inventions déposés dans le monde, environ 0,2% le sont par des Africains, dont les 80% par des Sud-africains dont 90% par des Sud-Africains blancs, les 10% restant par des Sud-Africains d’origine indienne. Le drame est que l’Afrique ne dépose pas de brevets, mais qu’elle exporte ses cerveaux, ce qui est clairement une forme d’assassinat pour un continent qui ne compte que 83 ingénieurs par million d’habitants quand l’Europe en a 1 000.

Des diplômés quittent donc l’Afrique où ils sont indispensables, pour aller s’employer dans le monde développé industrialisé où ils sont en surnombre. Or, cette nouvelle forme de traite des Noirs qui porte sur les plus précieux des Africains, ses diplômés, se fait avec l’habituelle complicité des «gentils» de l’anti-ségrégation et des requins du capitalisme associés pour la circonstance. Au nom du paradigme de la culpabilité qui les hante, les premiers s’interdisent de voir qu’en les accueillant, ils saignent l’Afrique. Les seconds les encouragent à venir au nom des lois du marché, du travail global et de la mobilité de la main d’œuvre. Résultat, des dizaines de milliers de boat people se livrent au bon vouloir de gangs qui les lancent dans de mortelles traversées en direction de la «terre promise» européenne.

Le président Macron est conscient de ce problème, mais il n’a aucun moyen, sinon homéopathique, de persuader les Africains de le régler. A moins d’établir un partenariat avec les pays de l’Afrique du Nord qui vont être les premiers à être touchés car, c’est d’abord sur eux que vont se déverser les futures masses de migrants sub-sahariens.

Comment en serait-il autrement alors que la croissance démographique africaine est supérieure à 3% ? Elle est le résultat d'une fécondité très élevée (4,5 enfants par femme au Soudan et 7,1 au Niger), ce qui fait qu’en 2040, le Sahel, région fragile et aux ressources plus que limitées devra faire vivre plus de 150 millions d'habitants.

Là encore, la France est impuissante car elle n’a aucun moyen de contraindre les Africains à adopter de drastiques mais impératives politiques de contrôle des naissances.

Bernard Lugan, le 20 avril 2018

Partager cet article
Repost0
4 novembre 2019 1 04 /11 /novembre /2019 16:07

1- D'après le professeur Eloi Laurent quelles sont les limites d'une mesure simple de la croissance du PIB ?

2- Quelles informations essentielles nous transmet-il concernant les Etats-Unis ?

Partager cet article
Repost0
9 novembre 2016 3 09 /11 /novembre /2016 11:37
L'essentiel à savoir sur le FMI
Partager cet article
Repost0
18 octobre 2016 2 18 /10 /octobre /2016 21:54

"Notre PIB prend en compte, dans ses calculs, la pollution de l'air, la publicité pour le tabac et les courses des ambulances qui ramassent les blessés sur les routes. Il comptabilise les systèmes de sécurité que nous installons pour protéger nos habitations et le coût des prisons où nous enfermons ceux qui réussissent à les forcer.Il intègre la destruction de nos forêts de séquoias ainsi que leur remplacement par un urbanisme tentaculaire et chaotique. Il comprend la production de napalm, des armes nucléaires et des voitures blindées de la police destinées à réprimer des émeutes dans nos villes. Il comptabilise la fabrication du fusil Whitman et du couteau Speck, ainsi que les programmes de télévision qui glorifient la violence dans le but de vendre les jouets correspondants à nos enfants. En revanche le PIB ne tient pas compte de la santé de nos enfants, de la qualité de leur instruction, ni de la gaieté de leurs jeux. Il ne mesure pas la beauté de notre poésie ou la solidité de nos mariages. Il ne songe pas à évaluer la qualité de nos débats politiques ou l'intégrité de nos représentants. Il ne prend pas en considération notre courage, notre sagesse ou notre culture. Il ne dit rien de notre sens de la compassion ou du dévouement envers notre pays. En un mot le PIB mesure tout, sauf ce qui fait que la vie vaut la peine d'être vécue".

Bob Kennedy, discours à l'université du Kansas, 18 mars 1968 (soit quelques semaines avant son assassinat).

Partager cet article
Repost0
20 janvier 2016 3 20 /01 /janvier /2016 15:11
Le Liban: triomphe du vivre ensemble ou de l'entre-soi ?

"Le Liban n'est pas un pays, a lâché Jean-Paul II au cours d'une visite pastorale, c'est un message".

Je le tiens plutôt pour un labo, sinon pour une formule d'avenir. Ce mouchoir de poche de minorités et de solidarités confessionnelles (17 communautés religieuses officiellement reconnues) dont les compromis boiteux tiennent l'Etat sous le joug, il est tentant d'y voir une traîne folklorique du puzzle impérial ottoman (...).

Je me demande plutôt si cette Phénicie éclatée, ce pays mêlé où les entre-soi ne se mêlent pas, ne fait pas office de pionnier. Et si la condition libanaise était la condition humaine de demain chauffée à blanc ? Portant au carré le "narcissisme des petites différences", ce champ clos prend à rebrousse poil le pronostic des Lumières. Et si ce qu'on avait cru derrière nous était désormais devant: le clan, le fief, la famille ? Et si la tribu était l'avenir post-moderne ?

La glissade de l'Etat-nation à l'ethnie, de la citoyenneté à la communauté, n'est-ce pas quoi on assiste en Europe même, où se dire citoyen commence à faire vieux jeu ?

Tel serait le choc en retour un peu partout, de la globalisation techno-financière en voie d'achèvement. On pourrait compléter cette singulière peau de léopard territoriale par un autre glissement: de la fédération par le courant de pensée au regroupement par les liens du sang. Après l'utopie le génétique ? Je doute qu'on gagne au change.

Régis Debray, Un Candide à sa fenêtre, chapitre "mondes", Gallimard, 2015

Partager cet article
Repost0
27 mars 2013 3 27 /03 /mars /2013 11:49

Le choix du langage cartographique est une étape importante de la construction du croquis puisque ce sont les figurés qui permettront de le lire.

  1. Vous avez à localiser des phénomènes

langag1

2.    vous avez à tracer des limites, des réseaux et/ou à montrer des dynamiques et des flux.

langag2

3.    Vous avez à montrer des hiérarchies entre les phénomènes cartographier, vous aurez à combiner...

langag3

 

langag4

Partager cet article
Repost0
26 octobre 2011 3 26 /10 /octobre /2011 10:25

 
European Union enlargement (1)

Partager cet article
Repost0
2 octobre 2011 7 02 /10 /octobre /2011 17:52

 


Vidéo

 

Partager cet article
Repost0
10 mars 2010 3 10 /03 /mars /2010 22:07
Partager cet article
Repost0