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"N'oublie pas de rechercher aussi le bonheur que procure une compréhension nouvelle, apportant un lien supplémentaire entre le monde et toi. Ce devrait être l'oeuvre à laquelle tu apportes le plus grand soin, et dont tu puisses être le plus fier."

 

Albert Jacquard, A toi qui n'est pas encore né.

"On se fait généralement du progrès une idée fort élémentaire"

 

Régine Pernoud (1909-1998), historienne

"Moins d'histoire et de chronologie, ça ne va pas faire des jeunes gens modernes, ça va faire des jeunes gens amnésiques, consensuels et obéissants

Régis Debray

 

 

"Les véritables hommes de progrès ont pour point de départ un respect profond du passé"

Ernest Renan

 

 

20 décembre 2019 5 20 /12 /décembre /2019 13:09

Introduction

Contextualisation, intérêt du sujet

La seconde guerre mondiale a accéléré la montée en puissance des Etats-Unis, notamment au détriment de l'Europe, en jouant le rôle « d'arsenal des démocraties ». Par « puissance » il faut entendre à la fois la capacité d'exercer une influence hors de ses frontières mais aussi d'assurer son indépendance, c'est à dire par exemple d'empêcher à un acteur extérieur d'imposer ses vues et de contrarier des intérêts vitaux.

Le cas des EU est historiquement exceptionnel tant par la rapidité de son ascension en terme d'influence que par la multiplicité de ses atouts, dépassant en cela tous les empires du passé et pratiquant aux dires de ses adversaires une politique impérialiste.

Problématiques possibles

- Qu'est-ce-qui a fait des EU une puissance globale durant la guerre froide ? (plan thématique)

OU dit d'une autre manière

Quels facteurs ont nourri la superpuissance américaine lui permettant d'exercer une influence exceptionnelle sur le destin du monde de la fin de la seconde guerre mondiale à la fin de la guerre froide ? (plan thématique)

 

- Comment a évolué la puissance américaine de 1945 à 1991, c'est-à-dire du moment où les EU deviennent les principaux architectes d'un nouveau monde jusqu'à la fin de la guerre froide ? (plan chronologique)

Réflexion. Cette seconde possibilité est plus difficile à mettre en œuvre et a des désavantages: elle obligera à un découpage délicat des phases de la guerre froide et conduira nécessairement à des redites sur les forces américaines à chacune des étapes. En réalité le sujet invite à mettre en évidence les éléments de la puissance dans une séquence historique claire: la guerre froide qui débouche sur l'hyperpuissance.

Annonce du plan

Pour répondre à cette question il conviendra dans un premier temps d'évaluer les atouts liés à l'économie et aux finances, puis d'insister sur la puissance militaire tout en présentant des interventions témoignant du rôle des E-U, enfin d'analyser la fascination pour un modèle culturel qui devient assez vite dominant, y compris hors de son propre camp. Toutes ces considérations n'empêcheront pas, le cas échéant, de pointer des faiblesses relatives, la puissance américaine n'étant bien entendu pas sans faille.

 

Plan possible

 

1- L'économie et les finances, fondements de la prépondérance américaine

Les EU sont le pays où le modèle capitaliste (libre entreprise, libre concurrence et l'idée que l'enrichissement se confond avec la réusssite) est le plus abouti. Cette idéologie finit par devenir celle de la très grande majorité des pays du monde avec l'effondrement du bloc de l'Est en 1991 qui marque la fin de la guerre froide.

A- Le dollar pivot du système monétaire d'après-guerre

+: Bretton Woods fait du $ la seule monnaie convertible en or (les EU détiennent 2/3 du stock d'or mondial en 1944) et donc une monnaie de réserve et d'échange privilégiée / FMI dont le siège est à Washington ce qui témoigne comme dans le cas de l'assemblée des nations unies à New-York de la suprématie américaine / Banque mondiale / Wall Street principale bourse mondiale et véritable thermomètre de l'économie de la planète  

- : inflation dans les années 60 (explosion de la quantité de $ mis en circulation par la FED) / rôle de de Gaulle qui contribue à une perte de confiance dans le $ / fin la de convertibilité du $ en or avec Nixon en 1971

+: Le système des Pétrodollars à partir des années 70 qui est le moyen choisi par les EU pour continuer à rendre leur monnaie indispensable (ils usent de leur influence politique auprès des pays de l'OPEP notamment pour que tous les achats de pétrole devant se réaliser avec cette monnaie) malgré la perte de sa valeur réelle.

B- Hégémonie industrielle et avance technologique

+: les EU représentent 50% de la production industrielle mondiale en 1945 (biens de consommation et d'équipement dont les armements) / forte capacité d'innovation par la recherche développement qui confère un avantage  sur les pays concurrents occidentaux dans les domaines des hautes technologies (informatique, aéronautique et aérospatiale etc.)

Dans le contexte d'une guerre froide naissante cet enrichissement permet d'adopter en 1947 le Plan Marshall pour aider à la reconstruction de l'Europe tout en permettant de soutenir l'appareil de production américain en lui offrant les débouchés dont il a besoin.

- : à partir des années 60 les européens et le Japon concurrencent de plus en plus les entreprises américaines qui perdent leur suprématie (la montée en puissance d'Airbus ou de l'industrie automobile japonaise l'illustrent). Érosion indiscutable de l'économie réelle américaine à niveau mondial.

 

Transition: la santé de l'économie offre d'immenses potentialités de financement de l'appareil militaro-industriel qui en période de guerre froide atteint des sommets (plus de 50% du budget fédéral dans les années 50)

 

2- Une puissance militaire hors normes

A- La défense une priorité nationale

Des moyens financiers gigantesques (les EU sont les premiers du monde en terme de dépenses de défense) pour alimenter des programmes d'armements qui aboutiront même par exemple au projet dit de "guerre des étoiles " sous la présidence Reagan (1981-1988) marquée par le retour d'une politique agressive vis-à-vis de "l'empire du mal"

Premier pays détenteur de l'arme nucléaire / Services de renseignements (CIA) très influents et efficaces. Plus récemment le réseau Echelon constitue les "grandes oreilles" des EU pour surveiller l'ensemble des pays du monde.

B- Une présence planétaire pour un avantage stratégique incontestable

Bases navales sur tous les continents grâce à des traités d'alliance comme l'OTAN en 1949 ou l'OTASE en 1954 / Flottes de guerre sur tous les océans et mers du globe (ex: VIème flotte en Méditerranée) avec dans chaque cas la présence d'au moins un porte-avions.

Il est donc possible de parler de thalassocratie (qui s'oppose en cela à la nature de l'adversaire principal, l'URSS, puissance essentiellement continentale) dans le cas de la puissance américaine.

C- Des actions multiples pour contrer le bloc communiste: « containment », « roll back » puis pour garantir l'ordre international

La guerre de Corée (1949-1953) / la guerre du Vietnam (1965-1975) / le soutien aux mujahidins en Afghanistan qui luttaient contre l'armée rouge (1979-1988) mais aussi des soutiens logistiques aux dictatures d'Amérique du Sud (Pinochet au CHili à partir de 1973) qui faisaient rempart au communisme ou  en EUrope de l'Ouest sous la menace directe de l'Union soviétique (troupes américaines en Allemagne de l'Ouest et installation de missiles nucléaires de croisière). 

La guerre froide gagnée, les EU sont les fers de lance d'une grande coalition internationale (opération "tempête du désert") contre l'Irak de S. Hussein en 1991, se faisant les champions de la défense de l'ordre international.

Il faut toutefois noter que ce potentiel armé n'empêche pas des revers au cours de la période, comme ce fut le cas avec la révolution castriste à Cuba en 1960 ou de façon encore plus significative avec la guerre du Vietnam qui constitue la première défaite de l'histoire militaire des E-U. Par ailleurs l'allié traditionnel qu'est la France prend ses distances en sortant de l'OTAN sous l'impulsion du Général de Gaulle en 1966.

Transition Ce "hard power" essentiel à la capacité de rayonnement des EU ne doit pas cacher toutefois un aspect sans doute plus important encore, car débouchant sur la conquête des esprits, c'est-à-dire sur une acceptation des valeurs américaines.

 

3- Un modèle culturel qui fascine

A- La société de consommation

American dream (culte d'un type de réussite qui peut toucher chaque citoyen) / le pays où est inventée la culture de masse.

Il faut remarquer que ce modèle a été critiqué au coeur même du pays par des artistes et des intellectuels. Pour eux l'incitation à consommer est une aliénation plus qu'un gain réel de liberté.

B- De puissants vecteurs de séduction

L'industrie du cinéma (Hollywood, Walt Disney) / Les série TV / la musique (le Jazz puis le Rock and Roll) servis par l'anglais qui devient la lengua franca / Les modes vestimentaires (jean baskets sweat-shirt) / La restauration rapide décriée comme étant la "mal bouffe" dans un certain nombre de pays.

C- L'attraction des élites extra-américaines

Brain drain = fuite des cerveaux notamment dans le domaine de la recherche / Grandes universités américaines (Harvard, Yale) où vont se former de futurs dirigeants du monde entier

 

 

CONCLUSION

« Hard power » et « soft power » ont offert aux Etats-Unis d'Amérique une puissance sans égal dans l'histoire et qui pourtant n'a jamais été, nous l'avons vu, sans faille. L'URSS a pu masquer un temps la supériorité américaine qui disposait d'atouts plus variés, notamment celui par lequel passe la séduction des esprits: les grands médias que sont le cinéma et la TV qui ont fait la promotion d'un système de valeurs fondé sur les droits de l'homme.

La victoire face à l'adversaire soviétique marque un moment clé de la fin du XXe siècle: le passage du statut de superpuissance à celui d'hyperpuissance. Paradoxalement ce dernier impliquant de plus grandes responsabilités dans la gestion des crises mondiales, les E-U se positionnant comme les architectes du nouvel ordre mondial basé sur les principes démocratiques et le système libéral, s'est accompagné d'une confirmation du déclin de l'appareil de production des EU et d'une accentuation des critiques à l'égard de l'hégémonie américaine. 

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20 décembre 2019 5 20 /12 /décembre /2019 13:00

 

Consigne:  Que nous apprend ce document sur le rôle que veulent jouer les Etats-Unis dans le monde de l'après guerre froide ?

 

INTRODUCTION

Le discours prononcé par le président américain George Bush le 6 mars 1991 au congrès s'est inscrit dans un contexte très particulier qui lui donne une dimension historique majeure : il fait à la fois écho à la seconde guerre du Golfe ainsi qu'à la fin de la guerre froide avec la dislocation en cours de l'URSS.

Les paroles prononcées par le président américain permettent de cerner les grandes lignes de la stratégie géopolitique des E-U dans un monde libéré de la rivalité Est-Ouest mais néanmoins encore susceptible de s'embraser, particulièrement au Moyen-Orient dont la situation reste préoccupante. 

Nous tâcherons dans un premier temps de décrypter le contexte du discours de G. Bush, nous analyserons ensuite sa volonté de nouvel ordre mondial en montrant que l'idéalisme apparent peut cacher des intérêts nationaux et à certains égards un double discours.

 

1-Mars 1991 : un contexte favorable aux Etats-Unis

A- Les E-U récents vainqueurs de la guerre froide

- Avec l'effondrement de l'Union soviétique, les E-U demeurent la seule superpuissance de la planète. Ils disposent de tous les attributs de la puissance : hard power (économie, politique et diplomatie, militaire) et soft power (cinéma, mode de vie « american way of life », nouvelles technologies)

- Cette position de prééminence des E-U, liée à une victoire autant symbolique que matérielle sur le communisme, octroie aux yeux des dirigeants américains des responsabilités particulières à leur pays.

B- La crise au Moyen-Orient (1990-1991)

- En 1990 Sadam Hussein président d'un Irak ruiné par 8 ans de guerre avec l'Iran décide d'envahir le Koweit, très riche en pétrole. Au moment où Bush prononce son discours, une coalition internationale rassemblant de nombreux pays du monde a permis de libérer le petit État du golfe qui pour le Président américain a été clairement la victime d'une agression (pour un regard plus nuancé voir la remarque finale).

- Lors du conflit (seconde guerre du Golfe) les E-U ont assuré l'essentiel de l'effort de guerre (ce qui leur vaudra le surnom de « gendarmes du monde » ) avec le déploiement de plus de 300000 hommes pour "l'opération tempête du désert". Pour George Bush ce premier « épisode » marquant de l'ère post guerre froide doit conduire les E-U à réaffirmer clairement leur positionnement géopolitique régional mais aussi global.

 

2- Les EU défenseurs d'un nouvel ordre mondial

A- Une puissance à la pointe du combat pour le droit international

- Le socle idéologique = la paix, les droits de l'homme et la liberté que les E-U entendent défendre (« y travaillera sans relâche ») pour changer le monde. (« un monde dans lequel la liberté et les droits de l'homme sont respectés par toutes les nations »).

- Notons que cet objectif sous-entend que les E-U sont eux-mêmes exemplaires dans le respect de ces valeurs. Or dans les décennies qui ont précédé la fin de la guerre froide ce pays a été durement critiqué pour certaines de ses actions à l'étranger (guerre au Vietnam et l’utilisation d'armes de destruction massive comme « l'agent orange ») ou pour une citoyenneté à deux vitesses entre les blancs et les noirs. Enfin, les E-U ont souvent été prêts à sacrifier la défense des valeurs humanistes pour répondre à des nécessités stratégiques. Ainsi ont-ils très bien « toléré » les violations de droits  humains dans les dictatures qu'ils ont contribué à établir (Chili de Pinochet par ex. dans les années 1970) ou chez des alliés clés comme l'Arabie Saoudite.

- La défense du droit international que promeut Bush passe par les institutions de l'ONU (« un monde où les nations unies ») et donc un travail collectif : « pas de réponse de la seule Amérique ». Ici le président américain affirme le choix du multilatéralisme où les différents États membres sont respectés. Il n'y a pas d'optimisme béat du Président Bush conscient que seul le droit peut limiter le « côté le plus sombre de la nature humaine »

B- Une région particulièrement sensible : le Moyen-Orient.

- Si Bush insiste sur la question du Moyen-Orient c'est que cette région du monde est en proie à de nombreux conflits depuis 1945 et qu'elle vient d'être le théâtre d'une crise grave. Or la région est stratégiquement très importante à cause de la présence massive d'hydrocarbures. Bush montre bien le lien existant entre la stabilité au Moyen-Orient et les « intérêts vitaux » des E-U, c'est à dire leur sécurité énergétique. L'approvisionnement en hydrocarbures est en effet indispensable à ce pays à un moment où il n'est pas autosuffisant en pétrole. La vision idéaliste se mêle donc aussi à un pragmatisme assumé.

- Pour parvenir à cet objectif de stabilisation du Moyen-Orient, plusieurs conditions sont nécessaires selon le président Bush :

  • lutter contrer la prolifération des armes de destruction massive (nucléaires et chimiques) qui représentent une menace pour la paix dans la région. Le cas de l'Irak est très épineux d'où sa surveillance étroite et le fait qu' il sera bientôt considéré comme "rogue state" ("Etat voyou") par l'administration américaine.
  • travailler au développement économique des pays en difficulté.
  • en filigrane est abordée la question des tensions entre Israël et les pays arabes qui minent les chances de paix dans la région. Cela débouchera sur les accords d'Oslo en 1993 où les E-U seront les médiateurs principaux entre Israël et l'OLP de Y. Arafat.

 

CONCLUSION

La fin de la guerre froide doit donc marquer pour Bush un retour à l'esprit de 1945. Les E-U entendent participer activement et dans un soucis de multilatéralisme à la défense du droit international qui seul peut permettre selon leur président de limiter les risques de conflits destructeurs et les violations des droits humains; droits dont nous avons vu qu'ils sont parfois pragmatiquement voire cyniquement défendus par la superpuissance.

Les mots de George Bush traduisent en réalité un optimisme modéré tant les problèmes notamment au Proche et Moyen-Orient sont nombreux.

Annonciateur d'une décennie où les E-U connaîtront un rayonnement maximal sur la scène politique internationale où ils s'affirmeront comme le centre de gravité de la diplomatie mondiale, le discours est prophétique quant aux destins croisés du Moyen-Orient et des EU. En effet, les attentats du 11 septembre 2001 perpétrés à New-York par des islamistes remettront en cause le multilatéralisme, conduisant à une déstabilisation accrue du Moyen-Orient.

 

REMARQUE IMPORTANTE:

La question de l'invasion du Koweit par l'Irak en 1990 est bien plus complexe qu'il n'y paraît. En effet à bien des égards les E-U et le Koweit ont "tout fait" (refus d'annulation de dette, augmentation de la production de pétrole qui fait chuter les cours, signaux envoyés par les américains pour laisser entendre qu'ils n'interviendront pas en cas d'invasion) pour pousser S. Hussein à la faute au moment où l'agonie de l'URSS (soutien traditionnel de l'Irak) leur laissait le champ libre...

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17 octobre 2019 4 17 /10 /octobre /2019 12:12

Introduction

En 1998, le procès de Maurice Papon défraya la chronique et fut l'occasion de vifs débats entre intellectuels. Cet événement permit un nouveau coup de projecteur sur les "années noires" vécues par la France, celles de l'occupation et du Régime de Vichy de 1940 à 1944. 

Le document présenté ici est un extrait (...) qui permet de réfléchir sur les enjeux des questions mémorielles. La mémoire, souvent suspecte aux yeux des historiens, entretient généralement des relations ambiguës avec le pouvoir politique et médiatique qui peuvent être tentés de l'instrumentaliser.

Afin de comprendre les enjeux de ce procès, il conviendra dans un premier temps de montrer que la mémoire française de la seconde mondiale a profondément évolué depuis plusieurs décennies, puis d'éclairer le cœur du débat en présentant les dérives possibles liées à la mémoire, parfois hypermnésique quant à certains thèmes.

1ère partie

 Du Résistancialisme à l'éclatement des mémoires

A- Causes et effets du mythe d'une France intégralement résistante

- L'alibi de l'épuration officielle et sauvage = le problème des "collabos" a été réglé.

- Reconstruire une unité nationale (lois d'amnistie de 1951-1953 / Thèse du Glaive et du Bouclier de R. Aron dans son "Histoire de Vichy" en 1954)

- Le "champ" résistancialiste (mémoriaux, musées, cinéma etc.)

B- L'émergence de la mémoire juive du génocide

- Procès Eichmann

- Le rôle essentiel de Paxton ("La France de Vichy" 1973) = Révolution paxtonienne = prise de conscience du rôle de Vichy dans le génocide juif.

- Procès (Touvier / Barbie) et médiatisations diverses (cinéma). 

- Le tournant politique : Chirac et le discours de juillet 1995 / le devoir de mémoire

Transition: c'est parce que la mémoire juive du génocide et son lien avéré avec le Régime de Vichy a de plus en plus été mise en lumière que des procès vont "redevenir" légitimes aux yeux de l'opinion publique

2ème partie

 Les relations complexes entre justice, mémoire et histoire: un débat ouvert

A- Papon, un fonctionnaire de Vichy en accusation

- Rôle établi de Papon durant la guerre

- L'attente du public: solder une "seconde épuration"

B- Un procès justifié par le crime contre l'humanité

C- Les objections déontologiques des intellectuels

- Un distance temporelle trop grande pour évaluer en détail les responsabilités de l'accusé

- Papon bouc-émissaire selon Lanzmann (réalisateur de "Shoah" en 1985): "difficile de juger un seul homme pour tout un système (...) de lui en faire porter le poids" ou selon P. Thibaud qui déclare: "c'est le procès d'un régime, voire d'une époque".

- L'imprescriptibilité des crimes contre l'humanité mise en doute.

Conclusion

Le devoir de mémoire revendiqué par de nombreuses associations et relayé par les pouvoirs publics conditionne pour une large part le regard de l'opinion publique sur son passé.

Toutefois, la construction de la mémoire, par sa tendance à abolir la distance passé-présent et donc à créer une identification entre les vivants et les morts demeure un sujet de débats.

Le cas du procès Papon fut l'occasion de montrer les limites et dérives possibles du champ mémoriel lorsqu'il tend à s'immiscer dans  le domaine judiciaire.En effet la mémoire, sans s'opposer aux travaux rigoureux des historiens, prend appui sur des considérations morales autant qu'affectives qui constituent autant de pièges pour une justice impartiale.

Si l'historien n'a pas à juger le passé (son rôle consistant à le comprendre), doit-on demander au juge de le faire ?

 

 

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5 novembre 2017 7 05 /11 /novembre /2017 10:08

Introduction

Au début du XXè siècle, l'expression politique et syndicale du socialisme allemand est une référence pour de nombreux pays européens, tant ces mouvements y sont puissants et influents. Puisant leur idées dans les œuvres de Marx et Engels, notamment le "Manifeste du parti communiste" (1848), les socialistes allemands veulent rompre avec la logique capitaliste et la domination bourgeoise pour que s'épanouisse une société plus fraternelle et plus juste. D'inspiration révolutionnaire le socialisme entend refonder le modèle économique en refusant le marché et la confiscation des richesses par une minorité; pour cela, le prolétariat doit parvenir à prendre le pouvoir.

Toutefois les crises douloureuses subies par le pays ainsi que l'évolution du contexte géopolitique tout au long du XXè siècle doivent interroger l'unité du socialisme allemand en lien avec le mouvement ouvrier : quelles en furent les crises et les mutations profondes ?

Nous verrons dans un premier temps que la Grande Guerre a joué un rôle majeur dans le divorce entre socialistes et communistes, puis que l'entre deux-guerres a vu successivement la montée en puissance de la social-démocratie puis du national-socialisme, enfin qu'après 1945, la guerre froide puis la mondialisation ont conditionné des transformations profondes du mouvement ouvrier.

 

1- La grande guerre (1914-1918) : de l'union sacrée à la révolution spartakiste

A- Une union sacrée fragile

- L'union sacrée  = le patriotisme avant la lutte des classes

- Des courants socialistes qui s'éloignent au sein même du SDP (révisionnisme Bernstein) depuis les dernières années du XIXè siècle: Berstein ("les réformes pour une révolution") / Luxembourg ("la révolution pour faire les réformes").

B- La fin de l'Empire et le mouvement spartakiste 1918-1919)

- Les socialistes en première ligne pour conduire à l'abdication de Guillaume II (grèves, mouvements sociaux, conseils d'ouvriers), mais la création du KPD (parti communiste allemand) marque une rupture.

- Naissance de la République de Weimar / accords Stinnes-Liegen = compromis entre grand patronat et monde ouvrier défendu par le SPD (progrès social indéniable avec la journée de travail de 8h par exemple). La vision réformiste de Bernstein triomphe.

- R. Luxembourg et K. Liebknecht créent le mouvement spartakiste et tentent une révolution sur le modèle russe de 1917 : « la semaine sanglante » (janvier 1919) voit la répression du mouvement par le gouvernement modéré (dont faisait partie le SPD) : la rupture est consommée. Jamais les communistes n'oublieront et ne pardonneront aux socialistes modérés.

 

2- l'entre deux guerre : épanouissement et déclin des sociaux-démocrates

A- Le SPD axe majeur de la vie politique allemande

(voir cours)

B- La crise économique remet en cause l'équilibre républicain

- Une crise sociale sans précédent : 6 millions de chômeurs et une économie en récession.

- Le SPD décline au profit du KPD et surtout des nationaux-socialistes (NSDAP) qui gagnent les élections législatives en novembre 1932 et ont pu compter sur les divisions entre leurs adversaires.

C- Le national-socialisme : un recul des mouvements socialiste et ouvrier

- Le III Reich des nazis remplace les lutte des classes défendu par les sociaux-démocrates et communiste par la lutte des races et défend l'unité du peuple allemand.

- Le parti communiste est le premier parti interdit (prétexte de l'incendie du Reichstag), puis ce sont les autres formations politiques dont le SPD qui a refusé de voter les pleins pouvoirs à Hitler. Les opposants politiques socialistes furent les premières victimes des camps de concentration nazis.

- Si le chômage se résorbe par une politique de grands travaux et la remilitarisation du pays, les conditions salariales et de travail des ouvriers régressent. Le Front du travail entend remplacer tous les syndicats.

 

3- Les socialismes allemands et l'adaptation à la mondialisation

A- RFA et RDA deux visions du socialisme

- Le contexte de la guerre froide marque profondément l'Allemagne qui se voit scindée en 2 en 1949.

- La RDA avec un parti unique, le SED, s'oriente vers un socialisme autoritaire qui ressemble à celui appliqué en Union soviétique : la collectivisation est mise en place, l'économie dirigée par l'Etat. De fait le parti soumis aux injonctions de Moscou devient le chantre d'un totalitarisme qui encadre le mouvement ouvrier.

- En RFA le contexte géopolitique conduit à marginaliser le parti communiste ce qui permet au SPD de renouer avec le pouvoir dans les années 60 (W. Brandt / H. Schmidt) après avoir opéré une profonde transformation lors du congrès de Bad-Godesberg en 1959. En effet le parti social-démocrate renonce au communisme ainsi qu'à la lutte des classes et accepte l'économie de marché. Par ailleurs le système de cogestion (recherche de compromis entre le patronat et les mouvements ouvriers) s'est affirmé et consolidé dès les années 50, devenant un modèle européen de progrès social dans le cadre des Trente Glorieuses.

B- Réunification, mondialisation et mutation de la social-démocratie

La chute du mur de Berlin en novembre 1989 conduit à la réunification de l'Allemagne en 1990 dans un contexte de mondialisation croissante de l'économie.

Cela a des effets considérables : quasi-disparition des communistes, recul du taux de syndicalisation et surtout nouvelle transformation du SPD sous l'impulsion de Schröeder qui devient chancelier en 1998. En effet l'agenda 2010 marque une volonté des sociaux-démocrates d'entériner une acceptation du libéralisme dans le cadre d'une guerre économique de plus en plus globalisée. Ces réformes qui seront saluées par la droite libérale ont conduit à de nombreuses manifestations qui resteront sans effet. Les renoncements du SPD ont conduit à l'émergence du parti de gauche « Die Linke » , bien plus radical dans sa critique du capitalisme.

 

CONCLUSION

L'idéal socialiste théorisé par Marx et Engels a donc, en Allemagne, été « retraité » de bien des manières en fonction du contexte national et international. Au cours du XXè siècle, ce pays a été un véritable laboratoire d'expériences diverses liées aux idées socialistes par le biais de partis (SPD et parti communiste surtout) ou de syndicats. De réelles avancées sociales ont ainsi été rendues possibles, notamment avec le système de la cogestion, même si parfois le socialisme – comme en RDA - a pu se retourner contre les intérêts des travailleurs.

Toutefois l'effondrement du bloc communiste et l'accélération de la mise en concurrence des travailleurs du monde entier ont fragilisé les acquis sociaux et remis en question les bases idéologiques des mouvements socialistes allemands.

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2 avril 2015 4 02 /04 /avril /2015 12:02

 

INTRODUCTION

Dans les années 1960 l'Asie, en proie aux guerres et à la pauvreté extrême, était le continent dont l'avenir était le plus compromis. Cinquante ans plus tard, dans le contexte de la mondialisation, il est devenu la locomotive de la croissance mondiale avec des puissances établies comme le Japon et émergentes, comme la Chine ou l'Inde.

Cette situation très encourageante ne doit pas pour autant occulter les immenses défis auxquels doivent faire face les habitants de la région. Ainsi convient-il de s'interroger : la croissance économique rapide est-elle forcément au service du développement , c'est-à-dire du bien- être des populations;  en d'autres termes est-elle durable ?

Pour répondre à cette question essentielle il conviendra tout d'abord de présenter les aspects et les causes de la croissance économique de l'Asie du Sud et de l'Est, puis d'analyser les difficultés d'une partie importante de la population, enfin de mettre en évidence les risques environnementaux et politiques liés à cette course à la croissance.

 

1- La région qui tire la croissance économique mondiale

Cette première partie relaie le mot "croissance" de l'intitulé et vise donc à démontrer que l'espace étudié connaît une croissance économique très rapide.

A- L'intégration dans la mondialisation de l'Asie du Sud et de l'Est (CONSTAT)

- Espace Pacifique est devenu l'espace le plus dynamique dans le cadre de la mondialisation. En 2015 la région = 40% du PMB (produit mondial brut) Les États moteurs = Japon, les Dragons et les Tigres + Chine et Inde.

- Depuis 2000, la croissance de la région = x4.5 celle de la zone euro.

- FTN asiatiques de plus en plus puissantes et nombreuses: ACER, TATA, HYUNDAI, SAMSUNG, TOYOTA etc.

B- Des facteurs explicatifs multiples 

- Essor très important des échanges (puissance commerciale) et des productions grâce à la DIT (division internationale du travail) qui conduit aux IDE / délocalisations d'entreprises occidentales pour profiter d'un coût de main d'oeuvre très avantageux. 

- Stratégies de décollages successifs (« oies sauvages » débuté par le Japon puis copié par les Dragons et la Chine qui suivit le processus de manière accélérée) d'où un rattrapage technologique (industries de pointe très performantes au Japon, chez les Dragons et désormais en Chine)  et pays ateliers (Vietnam, Indonésie) / Chine devenue « l'usine du monde » / Inde « bureau du monde »

- Un effort considérable sur le système d'éducation: désormais l'Asie forme des élites (chercheurs, ingénieurs, professeurs,  médecins etc.) comparables ou supérieures à celles des pays de la Triade hors Japon. Ex: résultats exceptionnels des élèves de Singapour, Taiwan, Shanghai ou Corée.

C- Le circuit intégré asiatique

- L'essor économique s'explique aussi par l'intégration croissante des économies régionales. 

-des échanges intra-régionaux en forte croissance (désormais plus de la 1/2 des échanges globaux de la zone) / notion de "corridor économique" / ASEAN / Organisation de Shanghai / « Chindia »

 

2- Des difficultés importantes pour les populations de la région

Cette seconde partie est liée au terme "défi" du sujet. Elle traite les problèmes principaux des populations

A- Des progrès incontestables

- baisse de la fécondité par le planning familial (Ex: Inde) ou des politiques volontaristes ("enfant unique" en Chine) et la scolarisation des filles / augmentation des revenus / quasi-disparition des crises alimentaires (famines)

B- Les défis démographiques

- vieillissement ("choc argenté") / sex-ratio préoccupant en Inde ("fondamentalisme démographique") et en Chine : environ 120 hommes pour 100 femmes / dans certains pays la croissance assez rapide de la population (Philippines, Indonésie) est problématique.

C- Les problèmes liés à la métropolisation

- exode rural, urbanisation souvent incontrôlée – bidonvilles- , pollutions, circulation chaotique, insécurité = violences + fragilisation / catastrophes naturelles. Ex: Mumbai, Djakarta, Manille, Shanghai 

D- Des inégalités sociales croissantes sources de tensions

- 40% de la pop. de l'Asie du Sud vit avec moins de 1.25$/jour, 17% en Asie de l'Est

- écart croissant des niveaux de vie entre villes et campagnes / littoraux et zones continentales (différence de 1 à 10 en Chine)

- Des IDH qui restent moyens dans la plupart des pays sauf dans le cas du Japon et des Dragons

- des mouvements sociaux plus fréquents comme en Thaïlande ("chemises rouges"), Cambodge ou Bangladesh

Conclusion provisoire: on a donc une croissance sans développement satisfaisant pour une majorité de la population.

 

3- Des menaces sérieuses : l'environnement et les rivalités régionales

Cette troisième et dernière partie répond à la question des "défis" dans les domaines environnemental et géopolitique

A- L'environnement sacrifié sur l'autel de la croissance: la durabilité du modèle de croissance compromise

- Situation très préoccupante dans tous les domaines environnementaux

- Epuisement des ressources qui conduit la Chine à l'achat de terres rares et agricoles notamment en Afrique / déforestation (Indonésie)

- Pollutions diverses qui ont d'ores et déjà des effets sanitaires graves (surmortalité en Chine par ex à cause de la pollution de l'air) 

RQ: les émissions de CO2/ hab (le CO2 n'étant pas un facteur polluant mais d'effet de serre) de la zone restent toutefois inférieures à celle de la plupart des pays occidentaux ou du Moyen-Orient.

B- Une région où les tensions politiques demeurent

- Idée fondamentale: pour répondre aux besoins croissants des Etats entrent en conflit pour la maîtrise de richesses naturelles (voir les problèmes de ZEE entre Chine et Japon / Chine et Vietnam / Malaisie pour des îles à cause de la présence avérée de ressources pétrolières). 

- La croissance rapide des deux géants (Chine et Inde) conduit à exacerber les tensions entre ceux-ci ("stratégie du collier de perle" de la Chine pour encercler l'Inde) et inquiète les voisins.

- Conséquence: des budgets militaires en forte augmentation dans la plupart des pays

 

CONCLUSION

La région connaît depuis une vingtaine d'années un véritable miracle économique dont le prix à payer en terme d'équilibre sociétal et environnemental est élevé.

L'urbanisation galopante qui accompagne l'essor économique crée de nouvelles difficultés insolubles pour les habitants. Ceux-ci globalement plus aisés en ville qu'en milieu rural sont encore nombreux à vivre sous le seuil de grande pauvreté. En outre, les problèmes environnementaux se cumulent et si un début de réaction des autorités publiques a eu lieu, il semble encore bien timide pour faire face aux conséquences déjà palpables de la croissance explosive.

Pour l'instant condamnée à copier un modèle de développement traditionnel issu des pays occidentaux qui continuent largement à l'appliquer eux-mêmes, les responsables politiques de l'Asie devront sans doute changer de paradigme pour répondre plus efficacement aux besoins essentiels de leurs citoyens, liés de fait au destin de leur environnement écologique.

 

 

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3 février 2010 3 03 /02 /février /2010 13:27
 

Analyse du sujet

  • déterminer les divers aspects de la puissance

  • la capacité des EU d'influencer l'échiquier mondial

  • d'où la nécessiter d'étudier l'ampleur de la domination mais aussi les failles.

 

Problématique:

Dans quelle mesure les EU parviennent-ils à exercer leur influence sur le reste du monde ?

 

Plan

1- Les formes de domination de la première puissance mondiale

2- Les atouts de la puissance étasunienne

3- Les limites de la puissance mondiale américaine

 

 

Introduction

En 1991 les Eu profitent de l'échec du modèle soviétique et de la fin de la guerre froide pour devenir la seule superpuissance à l'échelle mondiale. Dix ans après leur hégémonie apparaît encore plus éclatante: luttant contre « l'axe du mal » susceptible de les menacer, les EU conduits par l'administration Bush déploient tous les moyens disponibles rappelant au reste du monde leur domination sous diverses formes.

Dans quelle mesure ce pays parvient-il à exercer son influence dans le reste du monde ?

Après avoir vu en quoi la puissance étasunienne est multiforme et incomparable, nous en déterminerons les fondements. Enfin nous tâcherons de définir la nature des oppositions auxquelles cette dernière est confrontée ainsi que ses faiblesses intrinsèques.

 

1- Les formes de domination de la première puissance du monde

A- Une puissance économique écrasante

       A1- La suprématie commerciale

Première puissance productive et commerciale (1er exportateur et importateur)

Pôle majeur de la triade, membre de l'ALENA

Prises de positions essentielles à l'OMC qui régule les échanges mondiaux.

      A2- La suprématie financière

  • Wall street première bourse du monde, Chicago à la seconde place.

  • Le $ monnaie « mondiale » (60% des réserves de change)

  • Enormes IDE par les multinationales américaines

  • Rôle central dans les choix du FMI et de la banque mondiale basés à Washington

 

B- Une hégémonie politique sans partage

        B1- Une puissance militaire inégalée

  • Arsenal impressionnant avec une capacité de déploiement mondial instantané (nombreuses bases et flottes). Tout cela s'appuyant sur un complexe militaro industriel très puissant et influent.

  • Puissance nucléaire

  • Leader de l'OTAN

  • Des intervention multipliées ces 20 deernières années; guerre du Golfe 1991, Afghanistant 2001 et Irak 2003.

        B2- Engagement diplomatique incontournable

  • Aide centrale dans le processu s de paix israélo palestinien (1993 accords sous la présidence Clinton)

  • Résolution quoiquoe très imparfaite du conflit en ex Yougoslavie (accords de Dayton 1995)

 

C- Un pouvoir d'attraction inégalé

       C1- L'avance technologique

  • Des inventions nombreuses depuis 50 ans intégrées à la vie quotidienne des foyers (TV, lave linge, réfrigérateur, ordinateur)

  • Technopôles et universités sont à l'origine d'un grand nombre de brevets encore accentué par le fait que les scientifiques étrangers sont attirés par le pays.

          C2- Une culture largement diffusée

  • La langue anglaise est l'outil principal de la communication internationale

  • Les médias par le biais des chaînes d'information américaines comme CNN international, les séries de TV ou le cinéma d'Hollywood.

  • L'américan way of life c'est à la dire la société de consommation. (voir article blog)

 

Transition : quels sont les facteurs qui expliquent la pluralité et l'ampleur de la puissance étasunienne ?

 

2- Les atouts de la puissance étasunienne

A- Potentiels territorial et humain

           A1- Sous-sol exploité et sol maîtrisé

  • des ressources considérables en hydrocarbures et minerais

  • Un réseau de transports performant et diversifié qui permet derelier les espaces étasuniens entre eux et avec le reste du monde (hubs, oléoducs...)

     

    A2- Une population dynamique

  • Main d'oeuvre nombreuse, qualifiée et mobile. L'esprit pionnier et d'entreprise sont très importants.

  • Fort marché de consommation intérieure qui soutient l'économie nationale.

 

B- Un système économique performant

        B1- Le moteur du rêve américaine

  • Symbiose entre individu et recherche du profit perçue comme la clé de la réussite

  • Le rêve américain; « tout est possible » chacun peut réussir quelque soit son origine sociale ou ethnique.

          B2- Le rôle de l'état

  • Importance du soutien apporté à la recherche-développement

  • défense des intérêts économiques nationaux: soutien aux agriculteurs, aux industries en difficulté (sidérurgie)

          B3- Un pays voué à la mondialisation

  • Organisation territoriale favorisant l'intégration au système mondial (interfaces atlantique et Pacifique, plate-formes multimodales)

  • Le manufacturing belt est le moteur traditionnel de l'industrie

  • La Sun Belt espace des nouvelles technologies

  • Le centre « grenier du monde » (Grandes plaines)

 

Les atouts des EU sont donc très importants mais le pays subit des critiques...

 

3- Les limites de la puissance des Etats-Unis

A- des rivaux et une dépendance inquiétante

          A1- Des concurrents de qualité

  • Les autres pôles de la triade: l'UE est le premier pôle commercial du monde et le Japon qui entend conserver sa place de choix dans l'aire Pacifique.

  • Montée en puissance de l'Asie orientale et notamment de la Chine « usine du monde » qui possède une croissance exceptionnelle (environ 10% par an)

 

        A2- Un déficit budgétaire en augmentation constante

  • Les Eu sont les premiers exportateurs mondiaux: par exemple les produits industriels à bas prix venant d'Asie. De plus le 3ème choc pétrolier augmente leur facture énergétique .

  • Le Japon en échange de la défense militaire américaine éponge une partie de la dette américaine (voir article blog)

  • Les interventions militaires par exemple en Irak ont un coût exhorbitant.

 

B- Un modèle socio-économique et une politique étrangères constestés

         B1- L'américanisation fait peur

  • La globalisation profite à la difusion du modèle culturel américain; cela est parfois perçu comme un danger pour la diversité culturelle du monde.

  • Des actions d'opposition se mettent en place: contre l'OMC ou la « mal bouffe »

      B2- Une hostilité exogène et hétérogène

  • Attentats islamistes depuis 2001 contre les EU, leurs alliés occidentaux et arabes.

  • Critiques de chefs d'états contre l'unilatéralisme américain en matière diplomatique.

  • Critiques contre les mensonges d'état qui manipulent l'opinion publique: on fait croire à la défense des droits de l'homme pour couvrir des intérêts économiques (pétroliers)

 

Conclusion

Concentrant tous les pouvoirs de commandement et sans réel contrepoids à sa mesure les Etats-Unis ont depuis la fin de la guerre froide acqui le statut d'hyperpuissance. Ainsi ce pays influe considérablement sur le destin des états et des peuples du monde entier. Toutefois les critiques de la communauté internationale laissent apparaître la nécessitté d'un ordre mondial moins déséquilibré pour le XXI siècle.

 

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14 décembre 2009 1 14 /12 /décembre /2009 18:21
Comme d'habitude quelques remarques générales pour commencer:

      - Comme un sujet de composition il faut préparer un plan
      - Dans un sujet concernant la mondialisation, il ne faut pas oublier ce qui en est la cause c'est à dire les échanges
      - Soyez plus attentifs concernant le choix de vos couleurs (très souvent on ne distingue pas assez les différences entre vos flèches ou la délimitation Nord-Sud)

Le plan de la légende était assez évident:

1- Le contraste majeur de la mondialisation
    
      - Limite Nord-Sud

2- Les centres d'impulsion à l'origine de l'essentiel des échanges mondiaux
    
     - Pôle de la triade                                   
     - Pays industriels développés
     -  NPIA

     - Flux financiers, commerciaux et de services
     - Places financières majeures

3- Les périphéries de l'espace mondial: entre intégration et exclusion
    
     - Puissances émergentes intégrées à la mondialisation
     - Pays rentiers s'intégrant par le commerce d'hydrocarbures
     - Pays ateliers
     - PMA: états exclus de la globalisation

     - Flux de produits bruts
     - Flux de produits manufacturés


Pour avoir une idée des figurés vous pouvez consulter le manuel page 62-63

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9 décembre 2009 3 09 /12 /décembre /2009 16:54
 

Sujet:

« Emancipation et affirmation du tiers monde des années 50 aux années 7O »


Analyse du sujet

« émancipation » = processus par lequel un peuple se libère d'une tutelle. Le sujet commence au moment où les revendications indépendantistes se font plus pressantes. Le sujet invite à réflechir sur les formes et les divers rythmes de décolonisations ainsi que sur les problèmes des états nouvellement indépendants.(notamment pour s'affirmer sur la scène internationale et résoudre leurs problèmes internes) 


Problématiques possibles:

Quelles ont été les voies d'accès à l'indépendance ?

Comment les états ayant recouvré leur liberté s'organisent-ils ?

Comment les peuples colonisés se libèrent-ils et essayent de trouver leur place sur la scène internationale ?


Introduction

C'est à la fin de la seconde guerre mondiale que les revendications indépendantistes explosent dans de nombreuses colonies. Les peuples se libèrent progressivement de la tutelle coloniale. EN 1975 la décolonisation est achevée. Dans le même temps les peuples nouvellement indépendants cherchent à changer les règles du commerce mondial et de l'organisation bipolaire du monde.

Comment, de 1945 à 1975, les peuples colonisés se libèrent-ils et essayent de trouver leur place sur la scène internationale ?

Le contexte farobale à la décolonisation sera etudié dans une première partie, les grandes étapes de l'émancipation des peuples d'Asie et d'Afrique dans la seconde. Enfin nous verrons en dernière partie de quelles manières les états décolonisés se sont organisés pour s'affirmer sur la scène internationale.


Plans possibles:

  • plan thématique en deux parties (vers la liberté et l'organisation une fois cette liberté conquise)

  • plan « mixte »: chronologique pour les deux premières parties et thématique pour la troisième.


1- Un contexte favorable en 1945


1-1 développement des mouvementd nationalistes

1-2 Le rôle de la seconde guerre mondiale

1-3 Un courant en faveur des peuples dominés


2- L'émancipation des peuples d'Asie et d'Afrique


2-1L'Asie montre la voie entre 45 et 55

2-2 L'essentiel de l'Afrique de 55 à 65

2-3 Les dernières émancipations


3- L'organisation pour s'affirmer sur la scène internationale


3-1 Le non alignement

3-2 L'aspiration au développement

3-3 Un tiers monde divisé

 

Conclusion

On constate que même les décolonisations pacifiques n'ont pas empêché des problèmes postérieurs chez les peuples nouvellement indépendants: guerres civiles ou problèmes de développement sont généralement le prix à payer. D'une façon générale et malgré la volonté de se libérer de la tutelle des pays du Nord, le Tiers-monde ne parvient pas à appliquer totalement son principe de neutralité dans un contexte de guerre froide et il peine à parler d'une seule voix.

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26 novembre 2009 4 26 /11 /novembre /2009 15:08

Avant d'évoquer le corrigé proprement dit, quelques remarques:

1- Ce sujet traitait surtout de la dimension géopolitique de la puissance des Etats-Unis. Il ne fallait pas s'attarder sur la puissance économique (certes l'une des conditions de la puissance politique et militaire) ou financière.

2- Vos introductions manquent encore trop d'originalité, notamment quant à l'annonce du plan où vous vous contentez de répéter le sujet: "nous verrons dans un premier temps les aspects de la puissance américaine, puis dans un second temps ses limites". Quelle recherche ! Je vous avais fait déjà cette remarque lors du dernier DM... 

3- Je regrette que si peu d'élèves aient eu la curiosité d'aller consulter leur manuel pour enrichir leur argumentation ou leurs exemples ! Le travail est décidément trop superficiel ! Continuez comme cela et je crains de mauvaises surprises le jour de l'examen.

4- J'ai relevé 2 perles, dont une est malheureusement en train de devenir courante:
   
     - "la guerre du golf"  (Tiger Woods y a-t-il participé ?)
   
     -  "l'opération tempête du dessert" ... sans commentaire...

Leçon de ces perles ? L'orthographe n'est pas un détail, le sens d'une phrase peut être totalement modifié à cause d'une erreur dans ce domaine.


Le corrigé
 

Introduction

L'effondrement du bloc de l'Est, URSS en tête, dans les années 1989-1991, laissent aux seuls Etats-Unis le statut de superpuissance. Considérés comme les vainqueurs de la guerre froide, leur prestige est alors immense. Le rayonnement des Etats Unis est à la fois politique et diplomatique, mais aussi militaire économique et culturel.

Passe-t-on ainsi d'un monde bipolaire à un monde unipolaire ? Le nouvel ordre mondial n'amène -t-il toutefois pas de nouvelles menaces pour le géant américain ?

Nous verrons dans un premier temps que les EU disposent bel et bien de grands atouts pour peser sur l'équilibre géopolitique du monde, cela dit nous montrerons dans un deuxième temps qu'ils sont confrontés à des difficultés et que leur pouvoir n'est pas sans partage.

 

1- Un poids lourd pour l'équilibre du monde

 

A- Le rôle des EU dans le "nouvel ordre mondial"


La guerre froide terminée, les EU apparaissent comme la seule puissance capable d'intervenir à grande échelle dans le monde entier. D'après l'ex président Bill Clinton les EU doivent être les défenseurs de la paix et des valeurs liées à la démocratie. Ces dernières assoient la légitimité des actions des EU amenés à jouer selon certains observateurs le rôle de « gendarmes du monde ». Ce rôle permettant notamment d' éviter le danger de prolifération nucléaire, risque réel dans le monde de l'après guerre froide. C'est ainsi que dans les années 90 les responsables américains ont crée l'appellation « états voyous » pour les pays pouvant menacer sinon la paix du monde du moins celle de régions stratégiquement clés.

 

B- Les atouts géopolitiques


Les EU disposent de nombreux atouts pour peser sur l'ordre mondial, essentiellement une grande capacité d'intervention militaire. Leur positionnement stratégique est planétaire avec des flottes présentes sur tous les océans et mers du globe ains que des bases militaires sur divers continents. Rappellons aussi qu'ils sont à la tête de l'OTAN.

Leur puissance économique leur permet l'entretien d'une armée nombreuse et très bien équipée: leurs dépenses en armement correspondent d'ailleurs à environ la moitié des dépenses militaires dans le monde.

 

C- Interventions et succès retentissants: les EU bras armés de l'ONU ?


Sous couvert de l'ONU l'armée américaine joue le rôle principal dans la première guerre du Golfe en 1991, lors de l'opération « tempête du désert » suivie en direct par les médias mondiaux de l'époque. Il s'agissait de libérer le Koweit envahi par les troupes irakiennes durant l'été 1990. Un an plus tard en Somalie les GI's toujours sous couvert de l'ONU  s'interposent pour protéger les populations civiles.

D'un point de vue diplomatique les EU montrent leur supériorité notamment face à l'UE qui a du mal à faire entendre sa voix, du fait de nombreuses discordances entre les états membres. Ainsi c'est surtout grâce à l'action américaine que l'on doit la résolution du conflit en ex Yougoslavie (accords de Dayton en 95) ainsi que la signatures d'accords très prometteurs à Washington entre le chef de l'OLP et le premier ministre israelien de l'époque. C'était à ce moment là l'espoir d'une solution pacifique au conflit israelo-palestinien qui empoisonne les relations diplomatiques au proche et moyen Orient depuis des décennies.

En 1993 ils ont été à l'origine d'un traité pour éviter la prolifération nucléaire (avec par exemple certains pays de l'ex URSS), plus récemment ils ont fait pression sur la Corée du Nord afin d'obtenir plus de transparence dans ce domaine.

 

2- Une puissance contestée

 

A- Les menaces nouvelles et leurs effets


La menace terroriste déjà une réalité depuis les années 90 prend une autre dimension avec les attentats du 11 septembre 2001 revendiqués tardivement et de façon équivique par Al Qaida, mouvement  islamiste prônant l'action terroriste. Il y a véritablement un avant et un après 11 septembre. En effet ces évènements au delà de leur impact médiatique conduisent à un durcissement de la position américaine: le président Bush alors en exercice parle de mener une guerre contre le terrorisme, c'est le "hard power". Peu après, cela débouche sur l'invasion de l'Afghanistan (fin 2001) pour éradiquer le régime taliban soupçonné de soutenir les réseaux terroristes, vient en 2003 l'invasion, pour la seconde fois, de l'Irak.

 

B- Des alliés occidentaux non soumis


L'application de ce  « hard power » ne fait pas l'unanimité y compris dans les rangs alliés occidentaux.

Même si les attentats de 2001 provoquent un élan de solidarité envers les EU, les actions américaines postérieures divisent. C'est l'intervention en Irak qui suscite le plus de contreverses: les raisons invoqués pour l'intervention militaire sont loin de convaincre tous les alliés européens. La France, entre autre, s'élève contre une action unilatérale des EU dans ce pays.

Or ces derniers n'obtiennent pas l'aval de l'ONU, notamment du conseil de sécurité. C'est doncs seuls, aidés surtout de la Grande Bretagne, que les américains se lancent dans un  nouveau conflit.

Que cela soit en Irak ou en Afghanistan, la situation s'enlise et s'avère être plus difficile à résoudre que prévu. D'une certaine manière on assiste donc à l'échec relatif géostratégique de la politique américaine: les EU ne peuvent donc pas tout résoudre, encore moins seuls.

Pour terminer, il est à noter que les avancées de l'UE ainsi que la montée en puissance de grands pays émergents comme la Chine ou l'Inde tendent à créer des contre poids à "l'hyperpuissance" américaine, d'abord à niveau économique et aussi à niveau diplomatique.

 

Conclusion


Ainsi on s'aperçoit que la contestation islamique a dans un premier temps entraîné une réaction américaine laissant penser à une accentuation de sa domination. Mais dernièrement le changement de cap d'Obama en matière diplomatique tend à montrer que les Etats-Unis ne souhaitent plus tenter de maintenir seuls l'équilibre du monde. Le nouvel ordre mondial ressemble de moins en moins à un système unipolaire, il s'agit plutôt d'un système multipolaire dominé par une superpuissance.

 

 

 

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23 octobre 2009 5 23 /10 /octobre /2009 17:58
Sujet
  
      " Origines, manifestations et limites de la guerre froide de 1945 à 1962"


"Origines, manifestations" : étude de la mise en place des blocs et de leur rivalité dans tous les domaines.

" Limites": c'est un aspect essentiel qui invite à souligner que la Guerre Froide n'exclut pas la "coexistence pacifique" définie par Khrouchtchev.

"Guerre Froide": désigne le conflit entre les E-U et l'URSS qui ne dégénère pas en affrontement direct.

"1945-1962": de la fin de la grande alliance à la crise de Cuba qui a failli dégénérer en une guerre nucléaire.


Problématique possible  (éviter de répéter textuellement le sujet)

Comment peut-on expliquer la compétition pour la suprématie du monde et les crises entre les Etats-Unis et l'URSS ?

Remarque quant à l'annonce du plan: la plupart d'entre vous s'est contenté de réecrire le sujet pour annoncer les parties ! C'est très maladroit !
Ex: " Nous verrons dans un premier temps les origines, ensuite les manifestations et enfin les limites de la guerre froide" (un bon tiers des copies !)

Attention: il ne fallait pas faire un récit de la guerre froide mais son analyse.


Le plan

1- Origines, mise en place et formation des blocs après la guerre (1945-1948)
    A- Les causes de la rivalité américano soviétique après la guerre
    B- Les doctrines marquant l'entrée des deux grands dans la Guerre froide.
    C- 1947-1948: la rupture entre l'Est et l'Ouest

2- Les aspects de la guerre froide
    A- L'enjeu Allemand en Europe
    B- l'enjeu asiatique (rôle de la Chine en Corée et Indochine)
    C- La course aux alliances et la "pactomanie"

3- Un dégel relatif à partir de 1953
    A- La coexistence pacifique
    B- La crise de Berlin
    C- La crise de Cuba et ses conséquences


Introduction possible

Dès la fin de la seconde guerre mondiale, les relations entre les deux grands vainqueurs, les Etats-Unis et l'Union soviétique se détériorent. Cette rupture conduit à la bipolarisation du monde où chacune des deux superpuissances cherche à établir sa suprématie sans pour autant basculer dans un conflit direct menaçant la paix du monde.
Comment ont évolué les relations entre les deux blocs entre 1945 et 1962 et quelles en ont été les conséquences en divers lieux clés du monde ?
Pour y répondre nous tâcherons d'expliquer dans un premier temps de quelle façon les blocs se sont formés, analysant ensuite les aspects de la Guerre froide proprement dit, enfin nous verrons que la volonté de détente dès le milieu des années 50 s'est heurtée à des difficultés.






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